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Hier, les membres du SCFP 5791 employés par l’Université de Regina ont assisté en grand nombre à une assemblée publique portant sur leur régime de retraite. Y participaient les panélistes Simon Archer, membre du Koskie Minsky Pension and Benefits Practice Group, et Kevin Skerrett, chercheur principal au SCFP et spécialiste des retraites.

La section locale organisait cette assemblée afin d’informer ses membres et de clarifier les renseignements incomplets et possiblement trompeurs qu’a fait circuler l’employeur. Les membres du SCFP 5791 ont toujours eu un régime sécuritaire à prestation déterminée. Or, l’employeur souhaite composer avec un déficit de financement imprévu du régime en créant un nouveau système selon lequel les futurs services ouvrant droits à pension seraient cumulés dans un nouveau régime à cotisation déterminée, un type de régime beaucoup plus risqué.

Simon Archer a rassuré les quelque 200 personnes dans l’assistance en leur disant que les cotisations actuelles couvrent la valeur actuelle des prestations. Il leur a expliqué que les régimes de retraite mesurent leur état de santé en procédant à des évaluations et que, selon celles-ci, la plupart des régimes à prestation déterminée affichent un certain déficit. Or, a-t-il souligné, les facteurs entraînant ces déficits se modifient avec le temps.

M. Archer a rappelé que l’Université est seule responsable de combler un déficit dans le régime et que les modalités du régime ne prévoient pas de combler ce déficit en augmentant les cotisations des employés ou en réduisant les prestations. « La loi exige que l’employeur paie, a-t-il expliqué, à moins d’entente contraire. »

Kevin Skerrett, chercheur principal au SCFP, a parlé, quant à lui, des facteurs expliquant les problèmes de financement du régime de retraite. Il a averti qu’un changement à la structure du régime constituerait un grave signal d’alarme, puisque cela pourrait ouvrir la voie à un modèle de rémunération à deux vitesses, où les nouveaux employés seraient inscrits à un régime de retraite inférieur : « De nouveaux employés au régime de retraite moins sécuritaire côtoieraient des employés profitant d’un régime à prestation déterminée. Qu’est-ce que ça donnera dans dix ans? Plus tard, l’employeur pourrait bien vouloir diminuer le régime de retraite des employés à prestation déterminée. »

M. Skerrett a parlé des allègements aux règles de solvabilité des régimes de retraite du secteur public qu’a proposées le gouvernement provincial. Le risque de faillite du secteur public est si bas que le gouvernement de la Saskatchewan envisage de suivre l’exemple d’autres gouvernements et d’assouplir ses exigences en matière de solvabilité des régimes de retraite.

Les syndiqués ont posé des questions sur les ramifications juridiques d’une déclaration de l’employeur que plusieurs jugent trompeuse, sur le droit de l’Université de diminuer les prestations de retraite, ainsi que sur les cotisations supplémentaires éventuellement requises pour maintenir le niveau des prestations futures. Une personne de l’assistance a remercié la section locale d’avoir organisé une assemblée publique sur un sujet d’une telle importance.

Le président du SCFP 5791, Brad Martin, a remercié les syndiqués membres du NABC, le comité où se discutent les projets de modifications au régime et qui émet des recommandations à l’Université. Toute modification au régime doit recevoir l’aval des participants au régime, mais les parties peuvent évoquer des modifications en négociation collective.

« Nous souhaitons collaborer avec l’employeur pour trouver une solution au déficit anticipé, a expliqué M. Martin, mais les modifications au plan doivent être débattues à la table de négociation. Nos membres ont le droit de prendre connaissance de toutes les données avant que ne soit prise une décision qui affectera toute leur vie de retraité. »

L’assemblée publique a été filmée. Les syndiqués qui ne pouvaient y participer auront accès à la vidéo.