Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

En cette fête du Travail, je me joindrai à des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs à Toronto pour participer au défilé annuel. Nous célébrerons les femmes et les hommes dont la vaillance permet à notre pays de fonctionner. Mais nous commémorons aussi une longue tradition de lutte.  Les travailleuses et travailleurs se sont battus pour obtenir de nombreux avantages que nous tenons pour acquis, que ce soit la semaine de travail de quarante-quatre heures ou les prestations de retraite de nos personnes âgées, en passant par l’équité salariale et l’assurance-maladie universelle. 

Tout le monde sait que les syndicats – et en particulier le SCFP – devront mener de dures batailles au cours de la prochaine année. À Toronto, notamment, nous faisons face à des attaques sans précédent qui visent le cœur même de nos collectivités. Qu’il s’agisse des bibliothèques ou des services de santé, des programmes pour l’environnement ou de l’éducation de la petite enfance, tout est dans la mire de l’administration Ford.

Ces compressions, envisagées comme solution à la précarité de l’économie, sont particulièrement mal avisées. À un moment où il faut impérativement protéger les plus vulnérables, on nous demande de sacrifier les services de grande qualité que nous avons mis en place au fil des générations. Plutôt que de travailler ensemble à créer et à protéger de bons emplois, on nous invite à vendre notre richesse collective.

Ces attaques sont fondées sur l’idéologie plutôt que sur notre intérêt financier et économique.  Pendant que Rob Ford veut sous-traiter nos services de collecte des ordures, une vérification indépendante menée à Ottawa par Ernst and Young a montré que les services fournis à l’interne coûtent presque un million de dollars de moins par année que la soumission la plus basse du secteur privé.

Ce n’est pas seulement à Toronto que les travailleuses et les travailleurs doivent lutter pour de bons emplois et des services publics de qualité.  Partout dans la province, les compressions imposées aux soins de longue durée poussent nos personnes âgées dans des établissements privés à but lucratif où la dotation en personnel est plus faible et où les normes de soins sont insuffisantes. Le gouvernement Harper a fait dérailler le processus de négociations collectives pour les travailleuses et travailleurs des postes et les agents des réservations d’Air Canada. Maintenant, après avoir accepté des baisses de salaire pour aider Air Canada à échapper à la faillite, les agents de bord font face à des concessions et à la possibilité d’une grève. Nous surveillerons le gouvernement fédéral de très près. Nous attendons des conservateurs qu’ils respectent notre droit à la libre négociation collective et non qu’ils privilégient l’intérêt des grandes entreprises aux dépens des droits des travailleuses et travailleurs.

C’est dans ce contexte politique que nous défilerons et que nous ferons valoir une vision différente pour Toronto et pour le Canada.

Malheureusement, pour moi comme pour beaucoup d’autres, ce défilé sera teinté de tristesse.  Notre mouvement sera privé d’une voix puissante en faveur d’une société progressiste et égalitaire, une société bâtie sur des services publics de qualité.

La dernière fois que j’ai parlé à mon ami Jack Layton, l’ancien chef du NPD, il m’a demandé de poursuivre le projet.  Pour Jack, ce projet était clair. Dans sa dernière lettre aux Canadiens, il insistait sur le fier héritage du NPD en matière de justice sociale, de soins de santé universels, de régimes de retraite publics et de compassion à l’égard des autres. Il nous a rappelé que nous pouvons partager les avantages de notre société plus équitablement, prendre soin de nos personnes âgées et offrir un meilleur avenir à nos enfants.

Ainsi, aujourd’hui, je marcherai en mémoire du passé et de tout ce que les travailleuses et travailleurs ont obtenu de haute lutte. Je marcherai en solidarité avec les luttes d’aujourd’hui et pour résister à la réduction des services publics. Mais je marcherai aussi pour promouvoir notre vision pour un avenir meilleur.
  

 ———————-

Si vous avez des commentaires, n’hésitez pas à communiquer avec moi à paulspage@cupe.ca