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L’ex-ministre britannique de la Santé est catégorique : accroître la privatisation égale augmenter les coûts. Frank Dobson, député britannique, était le conférencier principal à la Rencontre nationale du secteur de la santé du SCFP tenue le 21 octobre à Victoria, en Colombie-Britannique.

Voici des extraits choisis de son discours.
  

Les soins privés ne sont pas moins chers

« Le lobby du libre marché persiste à dire qu’il faut passer à un système privé, comme si cela rendait les soins de santé plus abordables. Mais c’est faux, non? Ça ne diminuera pas le nombre de gens âgés. Ça ne réduira pas les coûts supplémentaires des traitements nouveaux ou améliorés. Le seul moyen qu’aurait la médecine privée pour diminuer le nombre de personnes âgées serait de laisser les gens mourir plus tôt. Le seul moyen qu’elle aurait pour diminuer le coût des traitements nouveaux et améliorés consisterait à en limiter l’accès aux riches. »

« Dans le concret, comme tout le monde le sait, la médecine privée fait augmenter les coûts plutôt que de les diminuer. Cela se confirme d’une étude à l’autre. »

Les opérations privées coûtent plus cher

« [En Angleterre,] on nous disait que le privé réduirait les coûts et introduiraient des innovations cliniques. Puis, un an ou deux plus tard, on nous a dit que c’était fait. C’était faux. Les fournisseurs privés, loin de diminuer les coûts, facturaient les contribuables en moyenne 11 pour cent de plus par opération que recevaient les hôpitaux [publics] du Service national de la santé. Autrement dit, le secteur privé fournissait neuf opérations pour le prix de dix. Et il touchait ce 11 pour cent de plus malgré le fait qu’avec sa liste limitée de chirurgies électives, il avait droit aux opérations les plus simples et les moins risquées sur des patients autrement en bonne santé, en général. »

Le privé n’a pas diminué les listes d’attente; les innovations du réseau public l’ont fait

« Le gouvernement travailliste a raccourci de moitié les listes d’attente. Mais les partisans de la privatisation d’une partie du Service national de la santé osent prétendre que ce sont les hôpitaux privés qui ont réduit les temps d’attente du SNS. Ils mentent. En 1998, le SNS réalisait 160 000 chirurgies de cataracte par année. Au moment où Tony Blair a fait sa déclaration sur le rôle crucial du secteur privé, le SNS faisait plus de 300 000 chirurgies de cataracte par année. Au moment de cette [fausse] déclaration, le privé avait fait à peine 20 000 de ces chirurgies - pas par année, en tout! »

« J’espère que le gouvernement de la Colombie-Britannique y pensera à deux fois avant de financer les cliniques privées. Si les promoteurs de la privatisation parlent du succès de cette formule en Angleterre, assurez-vous que la population aie droit aux faits et non aux belles fictions. »

Les coûts administratifs sont plus élevés au privé (ou dans le « marché » de la santé)

« Le nouveau marché concurrentiel présente un autre énorme problème. Son pire impact touche le coût global du service. Avant que le gouvernement tory introduise dans les années 90 un marché interne, les coûts administratifs du SNS s’élevaient à, à peine 4 pour cent du total des coûts, ce qui est de loin inférieur à tout autre réseau de la santé au monde et beaucoup moins que n’importe quel fournisseur privé de soins de santé, et d’ailleurs beaucoup moins que n’importe quelle chaîne de supermarchés. Les évaluations les plus conservatrices des coûts de transaction du nouveau marché parlent de 12 pour cent. Certains les croient plus élevés. »

« Les contribuables britanniques doivent débourser ces 8 pour cent de plus de coûts administratifs comparés à l’ancien système public. Cela représente 13 milliards de dollars canadiens de plus par année. Treize milliards de frais bureaucratiques évitables, en raison du système concurrentiel. »

Le système public est meilleur

« Notre boulot consiste à résister aux dernières attaques des puissants et des privilégiés. Et quelle meilleure réponse à leurs mensonges que d’étaler la vérité au grand jour! Et la vérité, c’est que votre système de santé (au Canada) est non seulement plus juste que le système américain, il coûte à peu près moitié moins cher, il est plus efficace, il gaspille moins et il est plus économique. Comme tout autre système de santé au monde, le vôtre comporte ses problèmes. Et contrairement aux prétentions de ses ennemis, il n’est pas en crise. Par contre, il est bel et bien menacé. »