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Le congrès du Syndicat des travailleurs municipaux d’Afrique du Sud (SAMWU) a démarré sur un ton animé le mardi 3 novembre, à Bela Bela, dans la province de Limpopo. En effet, les délégués débordaient d’énergie car ils venaient de remporter une grève municipale menée à l’échelle du pays en juillet. Le SAMWU a réussi à faire grimper de 20 % les salaires des travailleurs très mal payés et de 13 % ceux des autres travailleurs – et tous ont reçu une hausse des indemnités du coût de la vie pour les deux dernières années de l’entente de trois ans. L’action militante du SAMWU a permis d’obtenir le règlement le plus élevé de tous les travailleurs syndiqués dans les pourparlers de cette année.

Le président Petrus Mashishi a ouvert le congrès et souhaité la bienvenue aux invités internationaux, dont le président du SCFP Paul Moist, le vice-président général Tom Graham, l’adjointe exécutive Gisèle Dupuis et l’agente internationale Rhonda Spence.

Le camarade Petrus a parlé des grands enjeux du secteur municipal et abordé franchement les problèmes et les défis. Il a notamment rendu compte des victoires remportées dans la lutte contre la corruption au sein des administrations locales. Jacob Zuma, le nouveau président d’Afrique du Sud, a convoqué dernièrement les 283 maires du pays et a décrété que ceux qui se livraient à la corruption pouvaient démissionner sur place – mais que s’ils restaient et qu’ils étaient pris plus tard, ils seraient poursuivis. Plusieurs sont partis immédiatement, ce qui est une immense victoire pour le SAMWU et les collectivités que ses membres servent.

Les collectivités de tout le pays ont participé à d’importantes manifestations contre l’absence de services publics. Les membres du SAMWU ont été aux premières lignes et ont exigé que tous les Sud-Africains aient accès à des services publics de base comme de l’eau propre, des services d’assainissement et l’électricité. Le SAMWU espère qu’avec le nouveau gouvernement, des progrès seront réalisés sur ce front et sur celui du recours aux travailleurs occasionnels à contrat. La sous-traitance et la privatisation du travail avec des courtiers en emploi ont créé une immense population de travailleurs marginalisés et exploités. Sur ces deux fronts, le SAMWU a pris la tête du mouvement de pression sur le gouvernement.

Mercredi, le congrès s’est ouvert sur une discussion dont le thème était « La crise économique mondiale : élaborer une réponse des travailleurs ». Le président du SCFP Paul Moist, Annelie Hellender du Syndicat des travailleurs municipaux de Suède (Kommunal) et la camarade Lucky Mongale de la section du Free State du SAMWU, ont entamé le débat en livrant leurs exposés. Des études récentes de l’Enquête sur la population active de Statistique Afrique du Sud révèlent que 484 000 emplois sont disparus au cours des derniers mois. Le secteur manufacturier a été frappé durement, avec 150 000 emplois perdus; quant au secteur de la vente en gros et au détail, il a perdu 110 000 emplois. Au pays, 4,7 millions de Sud-Africains sont sans emploi et, avec les familles, un nombre époustouflant de 4,8 millions de personnes ont été poussées dans la pauvreté. L’Afrique du Sud a la piètre distinction d’avoir l’écart le plus grand du monde entier entre riches et pauvres.

Le confrère Moist a transmis les salutations du SCFP aux membres du congrès et a parlé sans ambages de l’effondrement économique mondial. Il a affirmé que des années de déréglementation, de privatisation et de libre-échange ont ruiné l’industrie canadienne et imposé d’immenses pressions au secteur public. Les syndicats du secteur public doivent expliquer à leurs membres les causes profondes de la crise, défendre leur droit à la libre négociation collective, insister pour obtenir des régimes de retraite pour tous les travailleurs et redoubler d’efforts pour bloquer la sous-traitance et la privatisation.

Le confrère Moist a soulevé un tonnerre d’applaudissements lorsqu’il a dit que « la richesse des travailleurs est dans leurs hôpitaux, leurs écoles, leurs bibliothèques et leurs systèmes d’eau ». Il a conclu en louant le travail du SAWMU et en soulignant que les délégués du SCFP avaient été impressionnés par les réalisations de ses membres.