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À moins d’un improbable retournement de situation, Hydro-Québec va abolir, à compter de vendredi, près de 250 postes au service à la clientèle et au service de recouvrement. «La qualité du service va se détériorer, les dossiers en retard vont s’accumuler et les gens attendront encore plus longtemps au téléphone. C’est une décision incompréhensible et inacceptable de la part d’Hydro-Québec», tonne Claude Arseneault, président du Syndicat des employés-es de techniques professionnelles et de bureau (SCFP 2000). Le syndicat dénonce d’ailleurs cette décision ce matin dans les pages de La Presse, du Soleil et du Métro. La campagne ne s’arrêtera pas là, puisque des messages radio seront bientôt diffusés dans toutes les régions du Québec.

Hydro-Québec nous trompe sur le temps d’attente

Contrairement aux propos tenus par André Boulanger, président d’Hydro-Québec Distribution, lors de la dernière commission parlementaire sur le plan stratégique de la société d’État, les chiffres sur le temps d’attente ne sont pas réalistes selon le syndicat. «Afin d’atteindre une cible d’attente maximale de 120 secondes, Hydro-Québec demande aux employés de noter le problème du client et de traiter le dossier plus tard. Effectivement, ça permet de répondre plus vite, mais les problèmes ne sont pas réglés pour autant. Imaginez cet hiver après les coupures annoncées», dénonce Claude Arseneault.

Selon les données obtenues, 120 000 clients ne sont toujours pas facturés, ils auront une bien mauvaise surprise un de ces jours. Une situation intenable selon le président du syndicat : «Il faut du monde pour travailler à régler ces dossiers; on est encore dans le retard accumulé en 2008. C’est absurde, on ne répond pas aux besoins actuels et Hydro vient couper des emplois». Il souligne aussi que la tâche à accomplir est telle qu’Hydro demande aux employés de travailler en temps supplémentaires; 28 838 heures ont été payées en surtemps dans ces départements depuis le début de 2009. Malgré cela, le retard dans le traitement des dossiers n’a pas été rattrapé. Un retard accumulé depuis l’implantation d’un système informatique, au coût de 500 millions de dollars, qui a connu plusieurs ratés. Auparavant, le traitement se faisait rondement selon le syndicat, qui rappelle qu’Hydro s’était même classée première en 2007 dans la satisfaction des clients d’entreprises électriques au Canada pour le service à la clientèle.

Des bons emplois perdus dans plusieurs régions

Les licenciements vont toucher des travailleurs, des jeunes femmes surtout, de partout au Québec, dont la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et le Saguenay. Tout cela dans un contexte économique difficile pour plusieurs communautés, alors qu’Hydro-Québec engrange des profits considérables. «Les licenciements sont toujours douloureux, mais c’est encore plus inacceptable lorsque ce n’est justifié ni par un manque d’ouvrage, ni par des difficultés financières, indique Claude Arseneault. Ces employées font un travail nécessaire, elles ne sont déjà pas assez nombreuses, et on les met à la porte. C’est à n’y rien comprendre. »

«La meilleure manière de protéger le pouvoir d’achat des Québécois, c’est de faire en sorte qu’ils puissent ramener un chèque de paye à la maison», disait le premier ministre Charest le 27 novembre dernier. Il présentait alors son plan de relance comportant des investissements dans les infrastructures et l’énergie hydroélectrique. «Jean Charest devra donc rappeler Hydro-Québec à l’ordre. Nous avons près de 250 personnes qui n’auront plus de chèque de paye et qui ne contribueront plus à l’économie du Québec. C’est la pire chose à faire, surtout en période de ralentissement économique», ajoute Claude Arseneault.

En terminant, le syndicat trouve indécent qu’Hydro-Québec Distribution licencie des travailleuses qui répondent aux besoins réels de la clientèle, pendant qu’elle paye 100 millions de dollars de pénalités par année à TransCanada Energy (TCE) pour une centrale privée qui ne produit aucun kilowatt ni aucun emploi. «Si Hydro-Québec a les moyens de payer des pénalités de cette ampleur, elle a sûrement les moyens de payer des emplois qui servent directement la population», de conclure le président du SCFP 2000.