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Les travailleurs de l’eau ont livré un message nettement en faveur du secteur public à une conférence de presse donnée au Forum mondial sur l’eau.

Des conférenciers du Malawi, du Zimbabwe, de l’Argentine et de l’Uruguay ont souligné les lacunes de la privatisation et le rôle central joué par les travailleurs de l’eau dans l’élaboration et la prestation de solutions de rechange publiques. Tous étaient membres de la délégation de 55 personnes de l’Internationale des services publics au Forum.

Les organisateurs du Forum ont refusé à l’ISP une place à l’intérieur de la salle officielle des conférences de presse, une autre tentative pour réduire au silence les voix qui critiquent l’événement.

« Quel sorte de débats tenons-nous ici? a demandé Steve Bloomfield de UNISON, qui animait l’activité. C’est un débat d’esprits fermés. »

Le chef syndical zimbabwéen Moses Mahlangu a relié la mauvaise gouvernance et le manque de financement aux 4 000 décès qui auraient pu être évités lors de la récente épidémie de choléra qui a sévi dans son pays.

Bien que l’eau soit revenue sous le contrôle communautaire local, M. Mahlangu a affirmé que la reconstruction des systèmes d’eau et d’assainissement du pays est la seule façon de prévenir de futures épidémies de choléra. Il a insisté sur le fait que, pour réparer les tuyaux brisés et empêcher la propagation des maladies, la communauté internationale doit accorder du financement.

Adriana Marquisio a décrit le dynamique mouvement de justice pour l’eau créé en Uruguay. Les travailleurs ont participé à des luttes pour contrer la privatisation, reconnaître le droit à l’eau et élaborer un nouveau modèle de réseaux de distribution d’eau potable et de traitement des eaux usées contrôlé par la communauté – en coalition avec les citoyens. « Nous sommes la voix de l’expérience », a déclaré Mme Marquisio, présidente de la fédération des travailleurs de l’eau de l’Uruguay.

Les institutions financières internationales font toujours l’apologie de la privatisation, malgré les lacunes évidentes du modèle. La Banque mondiale fait pression sur le Malawi, selon Olivia Kunje, secrétaire générale du syndicat des travailleurs de l’eau du pays. « Nous subissons toujours des pressions pour opter pour les partenariats public-privé. Alors nous faisons campagne en coalition pour dire que nous ne voulons pas de la privatisation; ce que nous voulons, ce sont des partenariats public-public. »

Les travailleurs ont été au cœur des solutions pour remédier à l’échec de la privatisation de l’eau en Argentine. Jorge Javier Gonzalez Fazio a raconté que son syndicat travaille à former la prochaine génération de travailleurs de l’eau du secteur public, en transmettant leur savoir-faire et leurs connaissances.

Aucun de ces récits n’a été présenté dans les discussions étroitement contrôlées du Forum officiel. L’accent mis sur la privatisation au Forum ne tient aucun compte de solutions publiques éprouvées qui fonctionnent déjà dans des pays du monde entier.

L’Unité de recherche de l’Internationale des services publics a dressé l’inventaire des intérêts commerciaux qui sous-tendent le Forum mondial de l’eau.

« Ce Forum mondial de l’eau doit être le dernier, a soutenu M. Bloomfield. La prochaine fois, la rencontre doit avoir lieu aux Nations Unies, en insistant sur des solutions sans but lucratif et en faisant preuve d’une ouverture à l’égard de tous ceux et celles dont la voix doit être au cœur des discussions sur la distribution de l’eau potable et le traitement des eaux usées. »

Kevin Rebeck, président du SCFP-Manitoba, Kim Manton, coordonnatrice de la campagne Keep it Public de la section locale 1978, et Rhonda Spence et Karin Jordan, personnes-ressources, représentent le SCFP au sein de la délégation de l’ISP et travaillent en étroite collaboration avec des militants de l’eau du monde entier.