Le gouvernement Harper démontre ouvertement son manque d’appréciation pour les services publics depuis qu’il a accédé au pouvoir. Le régime d’assurance-maladie s’érode, le régime national de services de garde à l’enfance a été mis au rancart et on impose la privatisation aux municipalités qui tentent désespérément d’entretenir leur infrastructure.
C’est donc sans
aucune surprise que le gouvernement fédéral procède
actuellement à un examen éclair de notre service postal
public, examen qui pourrait avoir des conséquences très
graves. Alors que l’Examen stratégique de la Société
canadienne des postes a exclu la privatisation de Postes Canada, la
déréglementation de notre service public des postes est
encore sur la table.
« La
possible déréglementation de Postes Canada soulève
plusieurs inquiétudes parmi nos membres, de confier le
président national du SCFP, Paul Moist. Nous encourageons nos
membres à se porter à la défense de ce service
public essentiel. »
Voici quelques-unes
des inquiétudes du SCFP en regard de la déréglementation
de Postes Canada:
Le service postal
universel est menacé
Dans un pays de
l’étendue du Canada, assurer un service égal d’une
côte à l’autre est très coûteux. Le
privilège exclusif qui est accordé à Postes
Canada de livrer des lettres permet à la société
d’État de générer des recettes suffisantes
pour assurer le service postal à l’ensemble des Canadiens, y
compris ceux qui habitent les régions les plus éloignées
ou les plus petits villages. Cette exclusivité a été
accordée à Postes Canada en 1981 après que les
législateurs avaient compris que les forces du marché
seules ne pouvaient garantir un niveau de services raisonnable à
des prix abordables pour l’ensemble des Canadiens, surtout ceux
habitant en régions rurales ou éloignées.
À l’époque, il avait été estimé que le coût de desservir les régions rurales et éloignées était de six à dix fois plus élevé que le tarif postal alors exigé pour livrer une lettre par courrier de première classe.
Les membres du STTP
sont menacés
Les travailleurs des
postes de la Nouvelle-Zélande ont subi une réduction
draconienne de leur salaire après la déréglementation
de leur service postal en 1998. Les emplois de milliers de
travailleurs postaux ont été éliminés par
le service postal de la Suède après sa
déréglementation. Entre 1993 et 2005, le service postal
de la Suède a éliminé 16 000 emplois
alors que la concurrence n’a créé que 2000 emplois.
La déréglementation pourrait facilement transformer de bons emplois en mauvais emplois.
Le droit au respect
de la vie privée est menacé
Plusieurs
entreprises américaines tenteraient de pénétrer
le marché canadien de la distribution postale. Ces entreprises
seraient soumises aux modalités du USA Patriot Act. En vertu
de cette loi américaine, des filiales américaines
livrant le courrier au Canada pourraient être obligées
de divulguer au gouvernement américain leurs dossiers
concernant l’envoi ou la réception de courrier.
Membres, voici
comment vous pouvez vous porter à la défense de Postes
Canada :