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Au 63e congrès annuel de l’Association canadienne des bibliothèques, tenu à Vancouver, le SCFP a fièrement commandité le discours d’ouverture donné le 22 mai 2008 par le professeur Rowland Lorimer, expert des médias et de l’édition au Canada qui enseigne la communication à l’université Simon Fraser et dirige le Centre canadien d’études sur l’édition.

Rowland Lorimer a rappelé le caractère vital des bibliothèques publiques. Parlant des plus grandes bibliothèques du monde, il a rappelé « qu’elles ont été conçues en fonction d’une seule et même mission, soit d’arracher les idées des mains des privilégiés et de les rendre accessibles au grand public. (…) Comme l’éducation publique, les bibliothèques publiques sont un progrès social indéniable. L’éducation publique et les bibliothèques publiques donnent accès à la sagesse et au savoir accumulés non seulement par une seule société, mais par le monde entier. »

Il a aussi souligné la fascinante évolution des technologies de publication, de la dactylo à papier carbone des années 60 jusqu’aux interfaces d’utilisation de Windows et Apple, qui ont rendu les méthodes d’édition accessibles au grand public.

Les progrès informatiques permettent aussi une immense flexibilité d’utilisation du contenu : le processus de publication peut se faire à la pièce, sur mesure et quasi instantanément – par exemple, un serveur informatique peut offrir des fichiers de format pdf tout prêts, et on y cueille les morceaux que l’on veut. Le contenu des livres, lui, peut être mis sur Internet pour que tous y aient accès et peut être enrichi d’images, de sons, d’images et de vidéos numériques.

Entre alors en scène un débat, une tension entre le libre accès et les droits d’auteur, entre la circulation sans entrave de l’information et le besoin de rémunérer les créateurs et les institutions culturelles dans lesquelles ils évoluent. Le pouvoir de dissémination d’Internet peut-il et doit-il être contenu, être canalisé pour que des droits soient payés aux producteurs de contenu et d’information?

Pour le professeur Lorimer, c’est dans une certaine mesure un faux débat : les deux aspects sont essentiels et inséparables, et il faut les appuyer tous deux simultanément en respectant un point d’équilibre. Une partie du contenu doit rester protégé par les droits d’auteur et permettre aux créateurs d’être rémunérés – c’est le côté de la production équitable et de l’usage équitable. Une autre partie du contenu est fait pour circuler librement – c’est le côté du droit d’accès.

« Les institutions du savoir, menées par les bibliothécaires et les éducateurs, peuvent contribuer positivement à la société en préservant le respect des droits d’auteur des créateurs (…). La société a besoin d’industries créatives, qui en retour ont besoin que leurs droits soient respectés. (…) En développant grandement leur rôle, les institutions du savoir ont un avenir brillant devant eux : les bibliothèques sont dans la situation enviable d’aider à acheminer des flots d’information qui doivent être ouverts au grand public.