Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

La première journée du congrès du Syndicat national de l’éducation, de la santé et des travailleurs alliés (NEHAWU) a été très remplie….. voici, pêle-mêle, quelques réflexions :

 

1. La grève des employés du secteur public, à laquelle participent près de un million de travailleurs, se poursuit. Mais, si l’on se fie aux conversations de corridors, il semble que les parties soient près d’en arriver à un règlement. La grève touche les membres du NEHAWU qui travaillent dans les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi que les enseignants, les policiers, les agents correctionnels et d’autres.

Les points en litige sont l’argent, les augmentations et les avantages sociaux.

2. Le congrès rassemble 452 membres (222 femmes et 230 hommes). Les statuts du NEHAWU incluent des objectifs de parité hommes-femmes.

3. Le thème de ce huitième congrès statutaire est « Consolider le syndicat, consolider le pouvoir de la classe ouvrière ». Le NEHAWU célèbre son 20e anniversaire.

Les dirigeants du NEHAWU discutent ouvertement de l’objectif à long terme d’un seul syndicat du secteur public en Afrique du Sud pour consolider le pouvoir de négociation.

4. Les congrès des syndicats sud-africains sont très particuliers….outre des débats vigoureux, la musique et les chants y occupent une place prépondérante. Je l’ai vécu, il y a quatre ans, au congrès du SAMWU (travailleurs municipaux). Les délégués commencent leur journée en dansant et en entonnant des chants syndicaux.

Chaque conférencier est accueilli par un chant et est remercié de la même façon. C’est un spectacle vraiment incroyable et, selon certains délégués britanniques, une coutume unique qu’ils n’ont vu qu’en Afrique.

Pouvez-vous imaginer Claude et moi en train d’animer les membres du SCFP en chantant pendant une semaine? Je préfère ne pas y penser!

5. Au début du congrès, les délégués ont tenu une émouvante cérémonie à la chandelle en mémoire de tous les membres (ou membres de leurs familles) morts du sida.

La cérémonie était très touchante et montrait que les syndicats sud-africains, comme de nombreux leaders politiques, reconnaissent maintenant ouvertement la pandémie de sida, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans.

6. Les dirigeants du NEHAWU et d’autres syndicats ont eu des réflexions vraiment mémorables, comme les suivantes :

« Aucune lutte pour la libération ne peut se faire sans tenir compte des classes. »

« La grève nationale est menée pour un salaire de subsistance….et contre l’inégalité des revenus. C’est une lutte pour les emplois et contre la pauvreté. »

« L’unité grandissante des syndicats du secteur public repose sur l’expérience des deux dernières grandes grèves du secteur public, en 1999 et 2004. Nous sommes en train de jeter les bases d’un seul syndicat, d’une seule industrie du secteur public. »

7. Quelques statistiques qui font réfléchir dans le secteur de la santé :

L’Afrique du Sud compte moins de 7 médecins pour 10 000 personnes. Cuba en a 65 par 10 000 personnes.

L’Afrique du Sud consacre 9 % de son PIB annuel aux soins de santé, ce qui devrait normalement suffire à fournir des soins de santé universels de base. Mais 40 % seulement de cet argent est consacré aux 40 millions de citoyens qui reçoivent des soins de santé publics. Le reste va à des soins privés offerts à environ 7 millions de citoyens!

L’Afrique du Sud est toujours aux prises avec une importante émigration de ses médecins et autres professionnels de la santé.

Le pays compte quelque 40 000 travailleurs de la santé communautaire, une profession établie en 2004. Mais les salaires et les conditions de travail de la plupart d’entre eux sont nettement inacceptables.

La sous-traitance et la privatisation sont une réalité en Afrique du Sud, surtout pour les travailleurs de soutien.

8. L’effectif du NEHAWU est passé de 180 000 membres en 2004 à 210 000 aujourd’hui.

De nombreux délégués parlent ouvertement de la lutte contre l’apartheid qui a pris fin en 1994. Ils mentionnent le nombre croissant de membres qui considèrent que voter est leur droit et leur responsabilité.

Bien qu’ils soient insatisfaits du gouvernement à la table des négociations, ils discutent avec passion de la lutte qu’ils ont menée pour obtenir leur liberté et de l’importance du militantisme politique. Nous verrons ce que nous réserve la deuxième journée.

En toute solidarité,
Paul