Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Au troisième jour du Congrès de la FCM, la recherchiste du SCFP, Carol Proulx, a assisté à un atelier intitulé Water : A Soft Path (L’eau : une approche douce). Le rapport de Carol illustre l’approche novatrice adoptée par la municipalité de Cochrane. Le Canada dispose d’une abondance de ressources naturelles qui comprennent la plus grande part de l’eau potable de la planète. Une telle abondance fait en sorte qu’il devient facile de prendre pour acquis ce cadeau écologique. Nous sommes parmi les plus grands consommateurs d’eau au monde, nous occupons le deuxième rang mondial.

Et notre consommation va en s’accroissant.

Contrairement à la croyance populaire, l’approvisionnement en eau du Canada est en baisse. Des collectivités de partout au Canada sont déjà confrontées à des pénuries d’eau potable qui sont dues aux changements climatiques, à la demande croissante des consommateurs et de l’industrie et à la pollution des réserves existantes.

Traditionnellement, les municipalités ne considéraient l’eau que du point de vue de l’approvisionnement, elles établissaient des prévisions de demande et mettaient en place l’infrastructure nécessaire pour approvisionner les populations de façon continue et fiable. Des tuyaux plus gros, des usines de filtration plus performantes et des dérivations de cours d’eau étaient les façons de s’assurer de répondre à la demande de la population et des entreprises. Avec l’augmentation de la demande, il y a aussi une augmentation des coûts. Les gouvernements locaux ne sont plus en mesure de répondre aux besoins sans limites des collectivités et ces considérations économiques nous obligent à envisager une nouvelle stratégie. C’est à partir de là que nous avons recours à la conservation, tout d’abord par une diminution de la demande. Il existe quelques façons d’y arriver : des solutions à petite échelle comme des toilettes à débit réduit, des mesures d’efficacité des systèmes de distribution comme un meilleur réseau de tuyaux et une diminution du nombre de fuites dans le réseau. Il est aussi essentiel de sensibiliser et d’éduquer la population.

De nombreuses municipalités prennent maintenant des mesures pour préserver leurs ressources en eau menacées de façon à protéger la pérennité des réserves et à faire une priorité environnementale. « Soft Path » défie nos habitudes en matière de consommation d’eau. C’est une façon de modifier les habitudes, les technologies et les priorités en travaillant à l’intérieur de ce que l’écologie nous impose et en faisant la promotion de la participation publique. www.polisproject.org

La ville de Cochrane en Alberta s’est lancée dans l’un de ces projets écologiques. Danielle Droitsch, la directrice générale de Bow Riverkeeper, a présenté « Soft Path » aux dirigeants et aux élus municipaux au cours du Congrès de la FCM. Bow Riverkeeper est un organisme citoyen sans but lucratif de la région qui travaille à la préservation et à la restauration du territoire de 25 000 kilomètres carrés qui constitue le bassin versant de la Bow River. Cette organisation est unique en ce qu’elle approche l’eau comme une ressource épuisable plutôt que comme une denrée illimitée. D’abord et avant tout, c’est l’impact écologique de l’eau qui est sujet d’étude, en commençant par la question : Comment voulons-nous que soit le bassin versant de la Bow River dans 5, 10 ou 50 ans ? Plutôt que de faire des prévisions des réserves d’eau à partir de la demande de la collectivité, l’organisme fait des prévisions basées sur les objectifs écologiques et conçoit le programme d’approvisionnement et de distribution de l’eau sur la base du résultat écologique souhaité – planifier pour l’avenir à partir de la situation présente. www.bowriverkeeper.org

Peut-être qu’en mettant sur pied un plus grand nombre de projets comme celui de la Bow River serons-nous en mesure de modifier l’avenir de l’approvisionnement en eau du Canada. Si nous commençons par nous poser des questions comme : « Quels sont les risques que nous sommes disposés à prendre sur le plan environnemental ? Quels sont les usages légitimes de l’eau potable ? » peut-être arriverons-nous à créer des solutions novatrices et durables pour nos ressources naturelles, nos collectivités et possiblement pour la planète entière.