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Un article publié dans le numéro de novembre 2006 du bulletin de l’Organisation mondiale de la santé conclut que les hôpitaux financés en vertu de contrats de type PPP sont généralement plus coûteux, moins souples, plus compliqués et de moindre qualité que les établissements construits de la façon conventionnelle.

Les auteurs—Martin McKee, Nigel Edwards et Rifat Atunc—ont étudié des exemples de l’Australie, de l’Espagne et du Royaume-Uni. Ils ont déterminé quatre grands problèmes dans les hôpitaux en PPP : le coût, la qualité, la souplesse et la complexité.

« En général, les nouveaux établissements coûtent plus cher que s’ils avaient été construits selon les méthodes conventionnelles, écrivent-ils. Comparativement au système traditionnel, les nouveaux établissements sont plus susceptibles d’être construits à temps et dans le respect du budget, mais cet avantage semble être aux dépens de compromis en matière de qualité. »

Ils signalent également que l’importance habituellement accordée dans les PPP à la minimisation du risque « rend très difficile l’adaptation des établissements à un monde en constante évolution ». Enfin, ils soulignent que ces « projets sont extrêmement complexes, au point parfois d’être prohibitifs ».

Les auteurs, trois experts britanniques en politique gouvernementale sur la santé, décrivent les immenses hausses de coûts à de nombreux hôpitaux en PPP. Mais ce qui est plus troublant, c’est que les entrepreneurs privés rognent sur les coûts pour atteindre leurs objectifs, ce qui entraîne des problèmes de qualité. À l’hôpital Cumberland Infirmary en Angleterre, par exemple, nous apprenons que l’on a « recours à des matériaux de piètre qualité qui exigent des rajustements constants; que les frais d’entretien sont de 50 pour cent plus élevés que prévu; que le drainage et la plomberie sont inefficaces; que la signalisation est limitée; que les patients qui quittent le département de cardiologie doivent traverser cinq portes battantes, même si la plupart sont en fauteuil roulant ».

Le laboratoire d’un autre hôpital en PPP britannique a été inondé à trois reprises au cours des 18 premiers mois, dont deux fois par des égouts non traités, et un établissement de santé mentale « a été trouvé coupable d’avoir enfreint chaque article du code de sécurité des incendies ».

Les auteurs critiquent l’apparente réticence des autorités à entreprendre une évaluation des hôpitaux en PPP et soutiennent que le débat sur les diverses méthodes a été « basé sur l’idéologie plutôt que sur les fait ». Ils constatent également des similitudes entre les problèmes du secteur de la santé et les cauchemars bien documentés des achats dans le secteur de la défense.

« Bien qu’il soit prématuré d’affirmer que les problèmes ont trait au modèle ou à sa mise en œuvre, il semble s’avérer qu’un partenariat public-privé complique davantage la tâche déjà difficile de construire et d’exploiter un hôpital, concluent les auteurs. Le résultat pratique ne semble pas avoir répondu à ce que l’on attendait des projets de financement privé. L’incertitude qui entoure le rôle et la valeur des partenariats public-privé en santé doit être dissipée de toute urgence. »

Allez sur http://www.who.int/bulletin/volumes/84/11/06-030015.pdf pour lire l’article.