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Oxfam International a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : les pays riches doivent éliminer les intermédiaires qui détournent l’argent promis pour les systèmes de distribution de l’eau potable et de traitement des eaux usées, ou des millions de personnes mourront dans des conditions malsaines dues à l’eau contaminée et au manque d’hygiène.

Dans un rapport publié récemment, Oxfam soutient que les gens meurent à cause de décisions délibérées prises par les pays donateurs et des organismes comme la Banque mondiale. Beaucoup de pays en développement sont encouragés, pour ne pas dire forcés, par les organismes donateurs à avoir recours à des sociétés privées pour construire et exploiter des systèmes de santé et des hôpitaux, des installations d’eau et de gestion des déchets et même des écoles et autres établissements de formation.

Si les pays donateurs ne mettent pas fin à ces pratiques, avertit Belinda Calaguas, chef des politiques chez WaterAid et co-auteure du rapport d’Oxfam, nous pouvons nous attendre à d’autres évaluations comme celle-ci : « Plus d’un milliard de personnes vivent sans accès à une eau limpide et salubre et 2,6 milliards de personnes n’ont pas d’endroit où aller aux toilettes. Cela mène à l’inévitable propagation des maladies liées à l’eau qui entraînent la mort de 6000 enfants chaque jour. »

Selon le rapport d’Oxfam, les pays donateurs doivent mettre fin aux politiques qui favorisent la dépendance et utiliser l’argent pour aider les pays et leurs gouvernements à développer leur capacité à contrôler leurs systèmes d’eau, d’hygiène, de santé et d’éducation.

« Les [organismes comme la Banque mondiale] utilisent souvent leur influence pour promouvoir des solutions du secteur privé en réponse aux échecs du secteur public et considèrent que la participation accrue du secteur privé est la clé de l’amélioration de l’efficacité et des services », explique Barbara Stocking d’Oxfam Great Britain.

Par exemple, l’année dernière, la Tanzanie a exprimé son insatisfaction lorsqu’une société basée au R.-U. a brisé son contrat en ne fournissant pas un approvisionnement en eau suffisant au pays. La société avait été imposée à la Tanzanie par la Banque mondiale comme condition d’obtention d’un prêt pour un nouveau système d’eau.

Selon un rapport du journal Independent, « Oxfam soutient que bien que le R.-U. se soit prononcé fermement en faveur de la prestation gratuite de services comme les soins de santé dans son Livre blanc cet été, il a été décevant de constater que, comme deuxième plus important donateur à la Banque mondiale, le pays ne se soit pas efforcé davantage de modifier les politiques du prêteur basé à Washington. »

Oxfam reconnaît qu’il ne revient pas aux entreprises privées d’améliorer les conditions de vie dans les pays en développement. La tâche incombe aux gouvernements de ces pays. Toutefois, tant que les organismes de développement s’efforceront de promouvoir des entreprises étrangères pour mettre en place des systèmes au lieu de financer le développement des capacités nationales, on peut s’attendre à des échecs désastreux et à d’autres morts.