Message d'avertissement

Attention : cette page est tirée de nos archives. Il se pourrait que notre site Internet contienne des informations plus récentes sur ce sujet. Pour le savoir, utilisez notre moteur de recherche.

Le président des médecins spécialistes du Royaume-Uni s’en est pris à la secrétaire de la santé Patricia Hewitt, qui tentait de justifier la dette record des services de santé.

Le Dr Paul Miller, président du comité des conseillers de l’Association médicale britannique, a accusé le gouvernement de gaspiller des milliards de livres pour des réformes du secteur privé et des conseillers en gestion.

En avril, Mme Hewitt soutenait que le National Health Service (NHS) était en excellent état. Mais à une conférence organisée dernièrement à Londres, le Dr Miller a critiqué les ministres pour « leurs mauvaises politiques et leur incompétence navrante. »

Avec l’instauration de centres de traitement privés, les fiducies hospitalières – des organismes indépendants qui dirigent les hôpitaux de Grande-Bretagne – ont dû payer des milliards de livres pour du travail non nécessaire. Le financement privé destiné à la construction d’hôpitaux impose des dettes à long terme aux fiducies, pendant que les conseillers en gestion privés sont grassement payés, même s’ils n’arrivent pas à améliorer le rendement du NHS.

Le Dr Miller estime que les conseillers privés coûtent autour de 6 milliards $ par année. « Les contrats de milliards de livres accordés aux centres de traitements privés sont aussi un gaspillage d’argent », selon le Dr Miller. Par exemple, il affirme qu’une fiducie de soins primaires paiera plus de 1 million $ au cours des quatre prochaines années à une clinique d’ophtalmologie privée, même s’il ne manque pas de personnel public pour faire le travail. Il a exigé l’imposition d’un moratoire sur tous les contrats de traitements privés.

Le Dr Miller a aussi critiqué les initiatives de financement privé (IFP) du gouvernement, des projets de PPP en vertu desquels les fiducies remboursent des prêts du secteur privé pour la construction d’hôpitaux, avec intérêts, en 20 ou 30 ans. Il a mentionné les 270 millions $ gaspillés dans trois ententes : le projet d’IFP abandonné de Paddington; le projet d’IFP retardé de Barts, qui coûte 73 millions $ de plus que prévu; et l’IFP de Norfolk et Norwich, dans lequel le NHS a perdu 170 millions $ lorsque des entrepreneurs privés ont refinancé l’entente.

Le Dr Miller a demandé à la secrétaire à la santé de transférer l’administration du NHS à une organisation indépendante, libre de toute ingérence politique. Son discours passionné a suscité une ovation debout et les délégués ont suivi. Un chirurgien a soutenu que « la planification gouvernementale et ministérielle se fait dans les limbes et n’a rien à voir avec la réalité ».

Tom Smith, principal analyste des politiques au BMA, soutenait que le gouvernement cachait l’ampleur réelle des dettes du NHS. « Patricia Hewitt affirme que 6 pour cent seulement des fiducies sont endettées. Je ne crois pas que ce soit vrai. »

Membre du comité des conseillers du BMA, la Dre Anna Athow soutient que le gouvernement a laissé le NHS se retrouver dans la présente crise financière pour réduire les services et pousser plus de ressources et de patients vers le secteur privé.