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par Blair Redlin (personnel de la recherche du SCFP)

Le mardi 21 mars, la délégation du SCFP a assisté à une rencontre riche et émouvante avec les travailleurs des eaux de Mexico et avec les campesinos (des agriculteurs qui possèdent de petites terres). La rencontre a eu lieu au camp de protestation érigé par l’Assemblée nationale pour la défense de l’eau au Monument de la révolution, au centre-ville de Mexico.

Les travailleurs des eaux de la ville Eduardo Hernandez et Rodrigo Garcia font partie d’une organisation appelée « Travailleurs pour la défense du caractère public de l’eau ». Ils ont raconté aux délégués du SCFP que les sociétés internationales des eaux comme Suez, Veolia et Bechtel tentaient de « faire des affaires » avec le système municipal de l’eau, qui était entièrement public auparavant. Comme au Canada, c’est souvent par la sous-traitance de services particuliers, comme la facturation ou l’entretien, que la privatisation arrive à s’insérer dans les services des eaux publics.

Les confrères Hernandez et Garcia ont aussi parlé des épreuves d’analyse de l’eau, des systèmes de laboratoire, de la certification et de la formation à Mexico. Tout comme au Canada, l’infrastructure mexicaine des systèmes d’eau est vieillissante et a besoin d›être rénovée. Ainsi, lorsque les gouvernements n’investissent pas, les sociétés privées arrivent rapidement sur les lieux pour offrir leur « aide ». Tant les travailleurs canadiens que mexicains ont échangé des récits sur des gestionnaires de l’eau qui font la promotion de la privatisation auprès des politiques parce qu’ils entretiennent des liens personnels étroits avec des sociétés privées des eaux.

Au camp de protestation, il y avait aussi des Mexicains de communautés autochtones et rurales, qui s›étaient rendus dans la capitale pour attirer l’attention sur les luttes que doivent livrer leurs collectivités pour avoir de l’eau.

Les délégués du SCFP ont entendu les témoignages passionnés des défenseurs de la rivière Temascaltepec qui vivent dans la municipalité rurale de Luvianos, dans l›État du Mexique. Quelque 2 000 campesinos de cette région luttent depuis plusieurs années contre un projet de barrage. Bien que le projet ait été retardé après une première campagne, le gouvernement mexicain l’a maintenant fait revivre.

En plus de cette menace, les collectivités sont aux prises avec la pollution de l’eau causée par les mines voisines. Elles dépendent de l’eau de la rivière pour leur vie et pour leur gagne-pain et elles exigent que l’eau soit limpide et qu’il n’y ait pas de barrage sur la rivière. Le tribunal de l’eau latino-américain, qui siégeait pendant la semaine des activités sur l’eau à Mexico, a émis une déclaration d’appui aux défenseurs locaux de cette rivière. Les délégués du SCFP ont également offert leur soutien.

La délégation du SCFP a aussi rencontré Herminia Cruz Castillo, des Citoyens unis pour la défense de Laguna Acuitlapilco. La lagune, dans l›État de Tlaxcala, est une source traditionnelle de poisson et d’eau pour la communauté, mais elle diminue et est menacée par le développement touristique et par un projet d’usine d’embouteillage de Coca-Cola. Les délégués du SCFP ont échangé de l’information au sujet d’autres campagnes mondiales contre Coca-Cola et ont discuté des moyens à prendre pour faire savoir aux Mexicains qu’ils doivent éviter de boire de l’eau embouteillée.

Plus tôt dans la journée, le groupe du SCFP a participé à une manifestation organisée par le syndicat des mineurs mexicains. Les membres exigent l’amélioration des mesures de santé et de sécurité dans les mines du Mexique. La manifestation s’inscrivait dans le cadre des célébrations de la Journée Benito Juarez et a eu lieu devant le monument Benito Juarez.

À la manif, le groupe du SCFP a eu le plaisir de rencontrer une délégation internationale du Syndicat des Métallurgistes Unis, dont des travailleurs de Sudbury et de Burnaby. Ces confrères sont des militants en santé et sécurité qui se trouvaient au Mexique pour aider à instaurer de meilleures normes de santé et de sécurité dans la mortelle industrie minière du pays.

Lundi, les médias mexicains ont publié de nombreux articles sur la parution d’une critique dévastatrice portant sur les échecs entraînés par la privatisation de l’eau. Produit par le World Development Movement du Royaume-Uni et rédigé en collaboration avec l’Internationale des services publics, le rapport s’intitule « Pipe Dreams: The failure of the private sector to invest in water services » et porte sur les échecs du secteur privé dans les services d’eau.