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Les gouvernements provinciaux et territoriaux ont publié aujourd’hui leur très attendue liste de repères relatifs aux temps d’attente pour les services médicalement nécessaires. Les libéraux fédéraux comptent sur ces repères pour montrer qu’ils font quelque chose pour renforcer les soins de santé.

 Mais si les libéraux ne s’attaquent pas aux problèmes sous-jacents – comme le fait le Manitoba en investissant dans l’équipement, en formant plus de personnel et en innovant au chapitre de la gestion – les intérêts privés continueront de faire pression en faveur des cliniques à but lucratif et de l’assurance privée comme solutions aux temps d’attente.  Et les repères pourraient finir par porter la marque des soins privés à but lucratif.

 La liste des repères porte sur cinq domaines principaux : les soins cardiaques, les remplacements de la hanche et du genou, la correction de la vue, la radiothérapie pour les patients atteints de cancer et les services diagnostiques (mammographie et examen cervical).  La publication de la liste aujourd’hui confirmera sûrement que la santé est l’enjeu numéro un de cette campagne électorale, la préoccupation majeure des Canadiens.

 Mais les repères seront dangereux s’ils ne sont qu’une façon d’amener les gens et les dollars des impôts vers la privatisation.  À moins que les gouvernements fédéral et provinciaux ne s’engagent à faire respecter ces repères dans le système public, les Canadiens devront se méfier. 

 Les faits montrent que les soins de santé privés à but lucratif ne réduisent pas les temps d’attente.  Au contraire, les coûts augmentent, tout comme les temps d’attente moyens.  Les riches se feront soigner plus rapidement, mais la plupart des gens devront attendre plus longtemps parce que l’argent et le personnel seront détournés du système public par des exploitants privés plus chers.

 En Angleterre et en Nouvelle-Zélande, où existent des systèmes d’hôpitaux privés parallèles, les listes et les temps d’attente sont plus longs que dans les pays dont le système est à payeur unique.  Des études qui ont comparé les listes d’attente entre pays ont trouvé des inégalités semblables : plus il y a de soins à but lucratif dans une région donnée, plus les patients du système public attendent longtemps. En Grande-Bretagne, les temps d’attente ont diminué dans le secteur public lorsque le financement et le personnel des premières lignes ont augmenté.

 En Suède, où l’on a permis la croissance des hôpitaux privés et des « marchés internes », les listes d’attente sont remontées aux niveaux du début des années 90.  Le nombre de patients inscrits sur les listes d’attente pour une chirurgie des cataractes a presque doublé entre 1992 et 2000.

 Si le gouvernement fédéral était sérieux, il prendrait des mesures pour remédier aux dramatiques pénuries de personnel qui provoquent des goulots d’étranglement dans le système public, plutôt que d’offrir les dollars publics aux entreprises privées.  À titre d’exemple, on estime qu’il manque 400 anesthésistes au pays.  Nous n’avons pas besoin de plus de soins privés.  Nous avons besoin de plus de personnel dans le système public.

 Les listes d’attente ne doivent pas servir d’excuse à certaines provinces pour privatiser.  Le gouvernement fédéral devrait plutôt faire respecter la Loi canadienne sur la santé et proposer des solutions positives pour raccourcir les listes d’attente.

 Le SCFP a proposé une stratégie détaillée pour régler le problème des listes d’attente en gardant les solutions publiques, en gérant mieux et en ciblant les ressources plus efficacement :

·        La centralisation et la coordination de la gestion des listes d’attente devraient être la responsabilité du gouvernement et non celle des médecins individuellement.

·        Il faut améliorer et consolider les différentes étapes de diagnostic et de traitement. 

·        Il faut inscrire les patients sur des listes plus courtes et intégrer les soins pour réduire les goulots d’étranglement, en plus de centraliser les réservations, d’élargir la gestion des cas et d’améliorer le travail d’équipe.

·        Il faut élargir et réformer les soins continus et primaires. 

 Les gouvernements doivent aussi faire des investissements publics dans les hôpitaux et le matériel.  Malgré notre population vieillissante, l’investissement national dans l’infrastructure en santé n’est pas revenu à son niveau d’avant les compressions imposées par les libéraux, dans les années 90.  Le gouvernement fédéral doit financer un programme national de dépenses en immobilisations, en partenariat avec les provinces.

 Les listes d’attente et les repères ne sont pas tout.  Nous devons faire en sorte que les soins que reçoivent les gens soient de qualité, que ce ne soient pas des soins de médecine privée à la chaîne qui visent la maximisation des profits aux dépens des dollars publics, ou de notre carte de crédit. 

 Les électeurs devraient se méfier de l’importance accordée aux repères et des fausses solutions mises de l’avant par les libéraux et les conservateurs.  Le NPD est le seul parti qui se soit engagé à stopper la croissance des soins de santé privés à but lucratif.