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Chers confrères,

Nous savons bien qu’il existe une étroite relation entre le modèle de développement économique d’un pays et ses choix énergétiques : sans une disponibilité d’énergie il n’est envisageable aucun développement des activités de production, soient-elles industrielles ou agricoles, ni des services et le développement social en résulterait lui-même fortement conditionné.

Pour cette raison, nous estimons qu’il est impossible de raisonner et de réfléchir sur les stratégies internationales ainsi que sur les besoins de ressources énergétiques pour les pays en voie de développement en dehors du modèle économique et social de référence. Et il est tout aussi abstrait de faire des choix énergétiques sans évaluer les ressources énergétiques réelles dont un pays dispose.

Au cours des 20 dernières années, de nombreux pays traditionnellement considérés en voie de développement ont amorcé leur développement de manière durable, en établissant leur modèle économique et en choisissant leur modèle énergétique (on pense aux économies asiatiques, à la Chine ou à l’Inde ou encore à certains pays de l’Amérique latine et à l’actuelle Afrique du Sud). D’autres pays ne sont pas arrivés à sortir de la phase sous-développement où ils demeuraient et leurs consommations énergétiques, généralement basses, sont le reflet de cette réalité.

C’est également pour cette raison que près d’un quart des aides affectées au développement par les institutions internationales, multilatérales et nationales (même non gouvernementales), concernent des projets dans le secteur énergétique où sont de toute manière destinée à des activités ayant trait à l’énergie.

L’énergie est inévitablement rattachée dans le monde actuel au climat et à l’environnement. Nous en connaissons tous les raisons et cela ne nécessite certainement pas d’être approfondi. Nous devons toutefois dire que notre organisation a adhéré depuis longtemps au concept de « développement de soutien » auquel se rattachent directement les engagements de la Conférence de Kyoto sur le contrôle des émissions dans l’atmosphère.

Nous estimons que le « développement de soutien » est le seul moyen de garanti à tous les habitants de la planète, aussi bien pour le présent que pour les générations à venir, l’accès aux ressources physiques et environnementales nécessaires pour consentir des conditions de vie acceptables sans arriver à la dégradation de l’écosystème et sans appauvrir de manière irréversible les ressources de la planète.

Cela comporte le choix d’objectifs stratégiques capables de conjuguer la compétition avec l’emploi, l’environnement avec la solidarité.

Il faut donc un nouveau projet de société et un nouveau système de régularisation de l’économie de marché.

Le développement de soutien doit répondre à ces objectifs, mais sa validité doit être mesurée par le syndicat compte tenu également de la vérification des résultats obtenus au niveau de l’emploi.

À notre avis la qualité de développement et la qualité du travail représentent deux problèmes étroitement liés et le défi à relever est celui de gouverner en harmonie le développement et l’environnement.

Hors de ce schéma la compétitivité globale devient insoutenable.

Nous savons bien que ces propos sont aujourd’hui un net contraste avec la gestion de l’économie et avec l’organisation sociale dominante, et nous savons aussi qu’il existe un problème de contraste entre les valeurs culturelles et les comportements sociaux de nombreuses populations, notamment dans les régions économiquement les plus avancées; mais nous croyons aussi que sans une nouvelle attention aux conditions de soutien du développement, c’est-à-dire aux conditions de production et d’emploi de l’énergie de façon compatible avec l’écosystème, on risque d’appauvrir le patrimoine de ressources énergétiques et environnementales, de mettre en danger l’avenir des nouvelles générations et de perpétrer une situation de grave déséquilibre mondial quant à la possibilité d’accès à l’énergie entre pays riches et pays en voie de développement.

La Conférence de Kyoto a engagé les pays adhérents, notamment les pays industriels les plus puissants à diminuer les émissions de gaz de serre de 30% par rapport à 1990, à réaliser un plus fort rendement énergétique, en renouvelant les structures de production et l’emploi final de l’énergie non seulement dans les pays à économie en transition mais aussi dans ceux en voie de développement. Enfin à mettre en place une nouvelle politique de gestion de la demande énergétique.

D’où la nécessité en matière de stratégies énergétiques de miser, autant qu’elles le peuvent, sur la capacité du territoire de fournir l’énergie dont celui-ci a besoin. Le territoire est donc une ressource à laquelle le système énergétique doit savoir adhérer et où l’énergie voyage moins que dans le passé.

Dans ce schéma nous préconisons un fort développement des sources renouvelables (hydroélectrique, éolien, solaire, géothermique), la récupération énergétique des déchets ainsi que l’utilisation de la gazéification du charbon et d’autres combustibles fossiles. Nous estimons aussi qu’une attention particulière doit être adressée au développement de l’utilisation de l’hydrogène qui pourrait représenter à moyen terme une réelle alternative au pétrole.

Nous ne pensons pas que dans ce schéma résident les conditions, en vertu de la sécurité de la technologie, pour la relance du nucléaire de fission auquel nous demeurons contraires.

Le devoir des pays développés ne peut qu’être celui de promouvoir les technologies les plus avancées en les échangeant avec les pays producteurs de matières premières.

Dans ce schéma il apparaît primordial l’instrument de la coopération internationale finalisée à améliorer l’efficacité des interventions dans les pays en voie de développement. Parmi ces derniers une place prioritaire est occupée par les interventions de formation et d’information sur les nouvelles technologies et sur les effets négatifs sur l’environnement.

Il faut tout de même éliminer concrètement les barrières, qui d’une part empêchent l’introduction de nouvelles formes d’énergie dans le pays en voie de développement, notamment pour ce qui est des sources renouvelables, et de l’autre favorisent la dispersion des aides de la coopération internationale finalisées à l’obtention de rendements énergétiques accrus aussi bien du côté de la production que de celui de l’engagement final.

Sur la base de cette politique la Fnle-Cgil se sent engagée et veut se confronter à l’échelon international avec les autres organismes syndicaux.

Merci pour l’attention.