Troy Winters | Santé et sécurité

Les conversations sur les maladies mentales sont de plus en plus fréquentes, grâce en grande partie aux syndicats et à d’autres organismes de la société civile qui insistent depuis longtemps pour que les services et les soutiens en santé mentale soient bien financés. Aujourd’hui, même les entreprises mènent des campagnes visant à favoriser les conversations sur la santé mentale et la maladie mentale afin de réduire la stigmatisation. 

Ces conversations sont bénéfiques. Cependant, trop souvent, le contexte du milieu de travail est négligé. Comme les travailleurs le savent, le stress au travail, une charge de travail excessive et les milieux de travail néfastes contribuent énormément au développement des maladies mentales, que ce soient comme causes directes ou comme facteurs aggravants. 

Votre syndicat peut vous aider. Les travailleurs ont le droit d’avoir un lieu de travail sain et sécuritaire sur le plan psychologique. Ils peuvent veiller à ce que ce droit soit respecté grâce au recrutement, aux campagnes et aux négociations. 

Voici certains exemples de clauses de convention collective que les sections locales peuvent adapter pour leurs propres propositions de négociation :   

Le syndicat et l’employeur doivent collaborer à la promotion et à la bonification des règles et des pratiques visant à améliorer les conditions physiologiques et psychologiques des employés, et à fournir une protection contre les facteurs qui nuisent à la santé et à la sécurité des employés.

Veuillez prendre note que cette clause comporte deux aspects distincts. La clause mentionne des « règles et pratiques », qui améliorent le bien-être des travailleurs et les protègent contre tout dommage. En fait, toute clause de convention collective sur la santé mentale au travail (ou la santé psychologique) devrait être centrée sur la prévention des troubles mentaux causés par les conditions de travail.    

Autres exemples pour les propositions de négociation :   

  • Un milieu de travail psychologiquement sain et sécuritaire peut être créé en réduisant les dangers psychosociaux.   
  • Une évaluation initiale des dangers pour la santé mentale sera effectuée et menée au besoin (ou au moins tous les deux ans) ou selon la recommandation du Comité mixte de santé et de sécurité (CMSS) ou du délégué à la santé et sécurité (le cas échéant).   
  • L’employeur et le syndicat conviennent d’élaborer une politique de prévention des risques pour la santé mentale en milieu de travail, ainsi qu’un programme pour la mettre en œuvre dans le lieu de travail.    
  • Le programme comprendra des mesures et des procédures de déclaration de tout danger pour la santé mentale au travail, ainsi que des mesures pour aider les employés aux prises avec une détresse mentale.   
  • La politique et le programme seront révisés chaque année, ou aussi souvent que nécessaire ou recommandé par le CMSS ou le délégué à la santé et sécurité (le cas échéant).   
  • L’employeur élaborera en collaboration avec le CMSS ou le délégué à la santé et la sécurité (le cas échéant) des renseignements, des instructions et des formations sur les dangers pour la santé mentale au travail et sur la façon dont ces dangers contribuent à la détresse mentale.