Leonor Cedillo | Service de santé et sécurité

De nombreux membres du SCFP travaillent comme premiers intervenants dans les services d’urgence et de sécurité (SUS). Ils sont notamment ambulanciers et répartiteurs. Ces professions exigent souvent de mettre sa vie en danger pour protéger celle des autres. Les travailleurs font régulièrement face à des situations qui les exposent à un stress intense. Leurs réactions au stress, si elles ne sont pas traitées, peuvent entraîner des conséquences graves comme le trouble de stress post-traumatique (TSPT), la dépression et l’anxiété.

Ces blessures associées au stress post-traumatique (BSPT) peuvent devenir invalidantes et conduire à la toxicomanie et même au suicide. Hélas, le nombre de BSPT, d’idées suicidaires et de suicides sont plus élevés parmi ces professions que dans la population en général. Environ 45 pour cent des travailleurs des SUS présentent des symptômes cliniques de BSPT.

Bien que l’exposition fréquente à des événements potentiellement traumatisants fasse partie du travail, les travailleurs et les syndicats peuvent agir. Les syndicats peuvent lutter contre les effets de ces risques par l’information, la formation et la mise en place de procédures organisationnelles permettant une intervention précoce après une exposition. Nous pouvons aussi négocier de meilleurs programmes de soutien par les pairs, de soins professionnels et de suivi. Au-delà de la formation et des politiques instaurées par l’employeur, des mécanismes de soutien appropriés doivent être négociés, que ce soit au niveau des avantages sociaux ou du programme d’aide aux employés (PAE).

De nombreux lieux de travail offrent des programmes qui aident les premiers intervenants à gérer les facteurs de stress intense. Certains sont axés sur l’incident critique comme tel et d’autres renforcent la résilience avant, pendant et après les incidents critiques. Les experts ont souligné la nécessité d’évaluer l’efficacité de ces programmes et d’en généraliser l’utilisation. D’après notre expérience, certains programmes ne sont gérés que par l’employeur, tandis que d’autres, comme la consultation professionnelle, sont inclus dans le PAE.

La position du SCFP est que les organismes de SST devraient reconnaître l’exposition aux traumatismes comme un risque professionnel. Des protocoles, y compris une formation spéciale et des mesures permanentes visant à protéger la santé mentale des travailleurs confrontés à des traumatismes liés au travail, devraient être prévus dans la loi ou dans la convention collective. De plus, ces protocoles devraient être conçus et évalués sur la base de preuves scientifiques. Les syndicats devraient participer à leur mise en œuvre et à leur surveillance.

Voici un exemple d’article de convention collective provenant du secteur du transport aérien du SCFP :

« Un incident critique est un terme utilisé pour décrire un événement anormal, choquant ou traumatisant. L’employeur doit, en consultation avec le comité de SST, élaborer une politique sur le stress à la suite d’incidents critiques, selon laquelle “les incidents critiques et le stress qui en résulte sont des risques pour la santé et la sécurité, et toutes les mesures raisonnables doivent être prises pour éviter que ceux-ci entraînent d’autres blessures”. Cette politique doit inclure une procédure visant à prévenir le stress lié aux incidents critiques et les blessures mentales connexes, conformément aux principes décrits à l’ANNEXE X. »

« Les membres du comité qui effectuent régulièrement des opérations de désamor- çage et d’anayse des incidents critiques doivent disposer de ressources pour éviter les blessures mentales causées par ces tâches et disposer de tous les services de PAE requis. Le plafond de ces services peut être rehaussé si nécessaire. Le PAE fournira des ressources spécialisées externes. »