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Hier soir, des travailleurs du personnel de soutien de la maternelle à la 12e année ont envahi la salle du Conseil scolaire lors d’une réunion régulière du conseil d’administration pour discuter de l’impact qu’auront les réductions inattendues sur les élèves et sur les écoles.

Parmi les compressions annoncées récemment, les heures de travail des employés de bureau ont été réduites de 35 à 27 dans les grandes écoles comptant plus de 350 étudiants. Les postes d’aides-enseignants passent de 144 à 138, une énorme baisse comparativement à 157 en 2013/2014 et des postes de concierge de jour sont éliminés dans tout le district. Les travailleurs en garderie et auprès des jeunes sont aussi confrontés à des mises à pied. Leurs responsabilités passeront de soutenir les élèves à risque dans un endroit unique à dispenser des services à plus d’un établissement scolaire sans heures complémentaires, malgré tous les efforts déployés pour augmenter leurs heures et ajouter des postes. 

« Les concierges de jour siègent aux comités de santé et de sécurité sur place dans la plupart des écoles car ce sont eux qui veillent à la santé et à la sécurité des membres du personnel et des élèves dans nos bâtiments », a déclaré le président de la section locale 409, Marcel Marsolais, notant que la perte de ces postes compromet la santé et la sécurité.   

M. Marsolais a ajouté que la réduction du nombre d’employés de bureau, y compris l’élimination d’au moins trois postes au New Westminster Secondary School (NWSS), est fondée sur une formule mathématique ne tenant nullement compte de la façon dont les membres du SCFP pourvoient aux besoins des étudiants, du personnel, des parents et du public dans nos écoles.

« Nous voulons soutenir les élèves. Du moins, c’est ce que souhaitait New Westminster auparavant. Mais, l’administration semble recommander que le Conseil nous en détourne » a dit M. Marsolais. Il a ajouté qu’une présentation sur le salaire décent avait été faite au Conseil l’année dernière, mais que celui-ci n’a toujours pas adopté de politique à ce sujet. La réduction des heures de travail hebdomadaires ne satisfait pas à un salaire de base décent permettant à ces travailleurs de faire vivre leur famille dans notre région.  

Consternée par les compressions

Cathy Magee, membre de l’exécutif du Conseil du travail de New Westminster et du district, a fait part au Conseil de sa consternation d’entendre parler de compressions et de mises à pied. Elle a ajouté que le budget avait d’abord été présenté comme étant un exercice stable et transparent qui ne comprenait pas de licenciements. Elle a remercié le personnel scolaire de continuer d’étirer les ressources.

« Allons-nous vraiment remettre en question l’importance des enseignants, l’importance du personnel de soutien pour les enseignants et les élèves, l’importance absolue des aides-enseignants pour certains étudiants et la stabilité dans la salle de classe, l’importance pour notre société de programmes spéciaux à l’intention d’apprenants à la fois ambitieux et à risque et l’importance des concierges de jour? », a demandé Mme Magee. « Vraiment? On remet ça? »

Choquée et déçue

Charlene Ducholke, membre de la section locale 409 et comptable dans une école secondaire, ne s’attendait pas à prendre la parole hier soir. Mais, le nombre d’avis de licenciement donnés aux employés de bureau l’a choqué.

« Le tapis en face de mon bureau s’est usé jusqu’à la corde aujourd’hui suite au va-et-vient de tous ces gens à qui un avis de licenciement a été remis » a ajouté Mme Ducholke.

« Nous devons déposer beaucoup plus de rapports auprès du ministère. Notre volume d’élèves est énorme et les étudiants internationaux comptent parmi les inscriptions au NWSS. »

Travailler dans les écoles est une expérience « fabuleuse »

Pendant onze ans, Michelle Sandwith a géré le programme de repas du midi à Lord Kelvin Elementary avant d’occuper le poste de chef, enseignant aux élèves du secondaire dans la cafétéria.

« Les enseignants, les concierges et les secrétaires posent des gestes étonnants », a déclaré Mme Sandwith. « J’ai vu des secrétaires travailler pendant leur heure de repas ou leur pause, rester après les heures normales de travail et apporter des collations pour les enfants parce qu’ils ont faim. Tout cela de leur propre chef. »

Bien qu’il soit important de faire preuve de responsabilité sur le plan financier, elle espérait que le Conseil revienne sur ses décisions. « Ceci est sorti de nulle part. Sans aucun doute, cela affectera les plus vulnérables d’entre nous, nos enfants. Je vous garantis qu’ils s’en ressentiront », a dit Mme Sandwith.

Une concierge de jour décrit sa journée

La voix brisée par l’émotion, la concierge de jour de Queen Elizabeth Elementary, Shannon Manseau, qui a reçu une lettre de mise à pied aujourd’hui, a brossé un tableau de sa journée habituelle.

« Qui s’occupera d’une toilette qui déborde et des ordures qui s’empilent? » a demandé Mme Manseau. « J’essuie les chaises et les bureaux quotidiennement après que les enfants ont terminé leur déjeuner. J’ai 180 élèves de la maternelle à la première année qui commencent leur apprentissage. Imaginez donc un peu ce à quoi ressemblent les salles de bain. Je balaie les planchers du couloir trois fois par jour. Je ramasse les ordures à l’extérieur. Je suis certaine que je ne peux pas faire cela le soir. »

« Je m’occupe du recyclage et des déchets organiques. Je nettoie les fluides corporels, le verre brisé et les dégâts. Je mets en place les procédures de confinement. Je procède au montage et au démontage lors des concerts et des assemblées. Je suis aux premières lignes de la sécurité et j’ai eu beaucoup à faire dans ce domaine cette année. Je fais le gros du travail. Je répare les bureaux et les chaises. Si une lumière clignote et qu’un enfant a une convulsion, je la remplace. » 

« En hiver, les maladies se propagent dans l’école. Je redouble donc d’efforts et je désinfecte les aires. Quand il faut faire appel à quelqu’un d’un autre établissement scolaire, il lui faut un certain temps pour arriver parce qu’il doit emprunter le pont. »

D’autres questions posées au conseil

Kathy Pearce, secrétaire à Queen Elizabeth Elementary School, a interrogé le Conseil scolaire sur sa méthodologie budgétaire.

« Je m’occupe de 387 élèves, membres du personnel et parents. Ce chiffre passera à 420 l’année prochaine. », a déclaré Mme Pearce.

Elle a posé des questions sur l’embauche récente d’un acheteur, de personnel en RH et d’un agent en communications.

« Pourquoi est-ce plus important que les services fournis directement aux élèves? », a demandé Mme Pearce. « Pour la quatrième année consécutive, ma co-secrétaire et moi avons soit perdu nos emplois ou été menacées de les perdre. »

Brève réponse du conseil

Le surintendant a répondu que des changements, y compris une nouvelle école intermédiaire, ont donné lieu à une reconfiguration du district et de la façon dont les écoles seront gérées. Il a assuré à l’auditoire « qu’il n’y aurait aucune compression ou mise à pied ».

M. Marsolais, faisant remarquer que de réduire les heures de travail des employés de bureau constituait une forme de mise à pied, a dit que même si tout le monde conservait son emploi, certains postes passeront d’un travail à salaire décent à un travail précaire.

« Cessez de vous en prendre à l’effectif du SCFP et d’équilibrer le budget sur le dos de nos membres », a-t-il ajouté. « Approchez plutôt le gouvernement provincial qui a causé ces problèmes en sous-finançant l’éducation publique pendant plus d’une décennie. »