Après avoir déposé une requête en accréditation en juillet 2022, Hydro‑Québec s’est farouchement opposé à la syndicalisation des 65 infirmières de chantier à son emploi. Cette semaine, le Tribunal administratif du travail (TAT) a donné raison au SCFP et les infirmières sont dorénavant syndiquées.

Ces infirmières offrent les services liés à la santé pour les chantiers d’Hydro-Québec, incluant les opérations d’évacuation en situation d’urgence. Elles travaillent généralement à partir de cliniques de chantier ou de véhicules de premiers soins. Elles reçoivent des patients ou se dépêchent à leur secours en cas d’accident.

« Nous sommes très heureux que les personnes infirmières de chantier aient choisi le SCFP, comme plus de 16 000 autres employés d’Hydro-Québec, la quasi-totalité des salarié(e)s. C’était surprenant pour nous qu’Hydro-Québec ait tenté de s’opposer à l’exercice du droit fondamental à la syndicalisation de ces personnes, en pleine pénurie de main-d’œuvre et alors que la plupart des personnes infirmières au Québec sont syndiquées. C’était important pour nous de faire valoir ce droit fondamental. Cette décision aura un impact positif pour les autres groupes de professionnels qui désirent se syndiquer chez Hydro-Québec et ailleurs », de dire Guillaume Desrochers, conseiller syndical au SCFP.

Hydro-Québec a argumenté que les personnes infirmières de chantier sont des « représentants de l’employeur », ne bénéficiant donc pas du droit d’être syndiquées. Le TAT a conclu qu’elles exercent une autorité professionnelle en matière de santé à l’égard des personnes sur le chantier. Cela se distingue de la gestion. Elles sont donc des salariées.

Le gouvernement du Québec répète qu’il veut accroître l’offre électrique d’Hydro-Québec, mais ceci doit se faire dans le respect le plus élémentaire des employés qui y œuvrent.

« Peu d’employés de chantier sont syndiqués. Avant les infirmières de chantier, seuls les techniciens en télécommunications l’étaient, depuis peu par ailleurs. Nous allons continuer d’essayer d’augmenter la représentation des groupes non syndiqués chez Hydro-Québec afin de leur offrir les mêmes protections que bénéficient la grande partie des salariés de la société d’État », de conclure Mario Simard, président par intérim du nouveau syndicat.