Charles Fleury, CUPE national secretary-treasurerEn décembre 2015, j’ai été à la tête de la délégation du SCFP à la Conférence de Paris sur les changements climatiques. De concert avec les autres membres de la Confédération syndicale internationale, nous avons exercé des pressions afin que la notion d’une transition juste soit inscrite dans l’accord final. Il est en effet primordial que les travailleurs du monde entier œuvrant dans les industries qui produisent le plus de gaz à effet de serre (GES) ne se retrouvent pas sans emploi en raison du nécessaire virage vers une économie sans carbone. Nous avons obtenu une victoire partielle. L’accord de Paris reconnaît en effet qu’une transformation industrielle est en cours, mais sans faire de la transition juste un élément contraignant pour les pays signataires.

Les syndicats canadiens doivent donc continuer à talonner les gouvernements fédéral, provinciaux et municipaux, non seulement pour que le Canada rehausse ses cibles de réduction des GES conformément à l’objectif international de limiter le réchauffement à 1,5 °C, mais aussi pour que la transition juste devienne réalité. Nos gouvernements doivent en effet investir davantage dans des infrastructures publiques vertes et ainsi créer de bons emplois pour les travailleurs affectés par la lutte aux changements climatiques. Former ces travailleurs pour occuper ces emplois verts sera la clé du succès, car il faut l’adhésion de tous et toutes pour réussir la transition.

Nos gouvernements doivent également miser sur le développement des énergies renouvelables comme l’hydro-électricité, le solaire et l’éolien et, ce faisant, assurer le contrôle public de l’énergie que nous utilisons. Il ne faut pas non plus confier l’électrification du transport en commun aux entreprises privées qui recherchent les profits avant tout. Les gouvernements sont les mieux placés pour coordonner ce vaste projet dans l’intérêt des citoyens et de l’environnement.

Les membres du SCFP doivent aussi faire leur part et ça commence par l’éducation. Nos sections locales peuvent par exemple profiter des assemblées générales annuelles pour sensibiliser les membres aux effets concrets des changements climatiques et aux solutions qui sont à portée de main. Bien outillés, nos membres pourront aussi convaincre les gouvernements comme les employeurs de poser des gestes concrets, petits et grands, pour gagner ce combat salutaire pour l’avenir de notre planète. 

Charles Fleury
Secrétaire-trésorier national
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