Récemment, le gouvernement Ford a annoncé la création de programmes de loisirs parascolaires ciblés. Or, il ne s’agit que d’une autre mesure pour détourner l’attention du fait qu’il n’a toujours pas signé d’entente sur la garde d’enfants.
Militantes et militants exhortent le premier ministre Ford à faire de la garde d’enfants un droit dans sa province en instaurant des services de garde d’enfants à dix dollars par jour et en se dotant d’une stratégie pour répondre à la pénurie croissante de main-d’œuvre dans les garderies.
« Les récentes annonces des ministres Lecce et MacLeod concernant des programmes de loisirs ciblés ne font que souligner à quel point l’approche ontarienne en matière de garde d’enfants est fragmentaire et inadéquate », estime Carolyn Ferns, coordonnatrice des politiques à la Coalition ontarienne pour de meilleurs services éducatifs à l’enfance (OCBCC). « Le gouvernement Ford doit oser voir beaucoup plus grand. La semaine dernière, le Québec a marqué l’histoire en déposant un projet de loi qui fait de la garde d’enfants un droit. Les éducatrices et éducateurs de l’Î.-P.-É. ont déjà droit à des augmentations salariales. Pendant ce temps, l’Ontario continue de prendre du retard. »
Le gouvernement fédéral a offert à l’Ontario 10,2 milliards de dollars pour soutenir un système universel, accessible et abordable d’apprentissage et de garde des jeunes enfants qui comprend des services de garde à dix dollars par jour. Sept provinces (Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Québec, le Manitoba, la Saskatchewan, la Colombie-Britannique) et le territoire du Yukon ont conclu une entente avec le gouvernement fédéral.
« Le gouvernement Ford ne s’attaque pas à la crise des services de garde avec l’urgence qu’elle requiert. Il préfère multiplier les hésitations, les reports et les écrans de fumée, poursuit Mme Ferns. À l’approche des élections provinciales, vous pouvez parier que beaucoup de gens placeront la garde d’enfants dans leurs priorités. »
À Toronto, parents et tuteurs peuvent s’attendre à payer 22 000 dollars par année pour faire garder un nourrisson, environ 19 000 dollars pour un tout-petit et environ 15 000 dollars pour un enfant d’âge préscolaire. Dans les provinces qui ont signé une entente avec le gouvernement fédéral, certains parents ont déjà appris que leurs frais de garde seront réduits de 50 pour cent l’an prochain, rapporte le SCFP.
« Quelques programmes de loisirs ciblés, ça ne suffit pas. On est tellement loin de ce qui est nécessaire », se désole Carrie Lynn Poole-Cotnam, présidente du secteur des services sociaux au SCFP-Ontario. « Tous les parents et tuteurs méritent d’avoir accès à des services de garde agréés, abordables et de qualité. Nous devons aux enfants et aux familles d’agir maintenant. L’inadéquation des services de garde a des impacts bien concrets sur les femmes. Faisons de la garde d’enfants un droit au nom de l’épanouissement de tous les enfants et de toutes les familles. »
En juillet 2021, l’OCBCC et l’AECEO ont publié une feuille de route vers la garde d’enfants universelle en Ontario qui présente vingt interventions politiques pour transformer l’apprentissage et la garde des jeunes enfants d’un méli-mélo commercial à un système financé par l’État.