Le dépôt d’un projet de loi anti-briseurs de grève au fédéral est un gain significatif pour les travailleuses et travailleurs, mais le texte proposé comporte des failles qu’il faudra combler pour éviter que les employeurs contournent l’esprit de la loi, selon le SCFP.

« Pendant trop longtemps, les gouvernements ont donné un avantage injuste aux employeurs dans les négociations en leur permettant d’embaucher des briseurs de grève au lieu de négocier», a souligné Mark Hancock, président national du SCFP.

«Après des décennies de lutte et grâce à la détermination du NPD, une loi anti-briseurs de grève a enfin été déposée à la Chambre des communes. Mais avant qu’elle soit adoptée, nous devons nous assurer de combler les failles qui permettraient aux employeurs de dénaturer la loi », a-t-il ajouté.

Pour sa part, la secrétaire-trésorière nationale du SCFP, Candace Rennick, a salué le projet de loi, mais a demandé aux libéraux de cesser de se traîner les pieds et de faire en sorte qu’une loi efficace entre en vigueur rapidement. « Cette loi redonne du pouvoir aux travailleuses et travailleurs pour négocier de meilleurs salaires et conditions de travail, et avoir une vie meilleure », a-t-elle déclaré. « Mais le projet de loi actuel ne va pas assez loin et il faut bouger plus vite. Les travailleuses et travailleurs ont besoin depuis longtemps d’une loi anti-briseurs de grève et ne peuvent pas se permettre d’attendre encore pendant des années. »

Des centaines de membres du SCFP dans des secteurs de compétence fédérale, y compris 214 salarié(e)s de Vidéotron à Gatineau et 81 débardeurs et débardeuses au Port de Québec, sont actuellement en lock-out et remplacés par des briseurs de grève. Pourquoi ? Parce que leurs employeurs pensent qu’ils seront prêts à accepter une mauvaise offre s’ils se retrouvent à la rue avec leurs familles pendant suffisamment longtemps.

C’est précisément ce genre de situation que la loi anti-briseurs de grève aurait pu éviter, et il y a bon espoir qu’elles ne se reproduiront plus.

L’histoire démontre que le recours aux briseurs de grève ne fait qu’allonger les conflits de travail tout en diminuant la capacité des travailleuses et travailleurs de négocier des ententes équitables.

Les provinces qui se sont dotées d’une loi anti-briseurs de grève, comme le Québec et la Colombie-Britannique, connaissent moins de conflits du travail et des conflits plus courts, car les employeurs ne peuvent pas saboter les négociations en poursuivant leurs activités grâce à des briseurs de grève pendant que leurs employé(e)s sont sans salaire.

Le SCFP est le plus grand syndicat canadien, avec 740 000 membres à l’échelle nationale, dont 28 500 travailleuses et travailleurs dans des secteurs de compétence fédérale tels que les compagnies aériennes, les autorités portuaires, les entreprises ferroviaires, les télécommunications et la radiodiffusion.