Le SCFP est profondément préoccupé par les nouveaux coups portés à l’enseignement postsecondaire à Terre-Neuve-et-Labrador. Après avoir annoncé un déficit budgétaire de 20 millions de dollars, l’Université Memorial a supprimé des services universitaires et mis à pied des employé(e)s.
« Nous sommes préoccupés par ce que cela signifie tant pour les travailleuses et travailleurs de Memorial que pour les étudiant(e)s. », s’est exprimé Bill Kavanagh, président du SCFP 1615.
On soupçonne certains des services fournis par les membres licenciés d’avoir été confiés à d’autres employé(e)s du campus. Les services du centre d’aide à la rédaction, par exemple, qui a été fermé après 40 ans d’existence sur le campus de St. John’s, ont été fusionnés avec ceux du Centre pour l’innovation en enseignement et en apprentissage.
« La direction de l’Université a déclaré apprécier le travail accompli par son personnel syndiqué et sa contribution à la vie universitaire, a ajouté le président. Ce qui ne l’a pas empêchée de déclarer les postes syndiqués comme “redondants” et d’en confier les tâches à des employé(e)s non syndiqué(e)s, donc qui ne bénéficient pas des protections qu’offre une convention collective. »
Le SCFP 1615 représente le personnel administratif, enseignant, technique et de soutien technique des campus de St. John’s, Signal Hill, Grenfell et Labrador. Les 45 postes jugés redondants se trouvent surtout sur le campus de Grenfell, sur la côte ouest, ce qui laisse pressentir un vent de centralisation des services de l’Université Memorial au profit du campus de St. John’s.
« Ça fait des mois qu’on demande à la province d’intervenir et de prendre des mesures », s’est insurgée Sherry Hillier, présidente du SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador. « Aujourd’hui, des gens travaillants perdent leur gagne-pain, et la population voit son seul établissement public d’enseignement postsecondaire se désagréger. La province pense-t-elle qu’il est superflu d’investir dans notre avenir ? »
Le Centre Harris et le Bureau de l’engagement public ont également fermé leurs portes, deux coups de hache qui vont littéralement à l’encontre de la mission de « service et de participation sociale » de l’université.
Malgré l’annonce de la province en mai dernier d’une pause dans les coupures prévues dans le financement public destiné à l’Université, il est déjà trop tard ; ce financement a déjà été amputé de près de la moitié depuis 2013. Cette pause ne changera malheureusement rien à la problématique. La province doit augmenter le financement versé à l’Université Memorial et s’efforcer de réparer les dommages causés par plus d’une décennie de sous-financement, tout en poursuivant son plan décennal d’amélioration de l’éducation publique, le Education Accord NL.
« Nous le répétons depuis que l’accord sur l’éducation a été annoncé pour la première fois au début de l’année dernière, » poursuit Sherry Hillier. Et on l’a réitéré à la publication du rapport provisoire en début d’année : la population de Terre-Neuve-et-Labrador mérite une université publique accessible et de calibre mondial. Or, notre gouvernement semble tourner le dos à cet idéal. »
Le SCFP 1615 s’est joint à une coalition regroupant près de 20 syndicats et associations universitaires qui réclament une augmentation du financement public de l’Université Memorial de Terre-Neuve. La campagne de la coalition, intitulée #FundMUN, se déroule depuis août dernier.