La semaine dernière, après une attente atroce, les travailleurs scolaires du conseil scolaire catholique de Peterborough, Victoria, Northumberland et Clarington (PVNC) ont enfin appris toute l’ampleur des terribles coupes du gouvernement Ford dans l’éducation. Ils se demandent comment les élèves vont s’en sortir dans la prochaine année scolaire.
Alors que le PVNC laisse filtrer des informations au compte-goutte, le Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente 800 travailleurs à ce conseil scolaire, a pu brosser un portrait choquant de coupes dans les programmes, de réductions de services, d’horaires de travail tronqués et de pertes d’emplois dans ses 30 écoles primaires et ses six écoles secondaires. Plus de 200 employés ont reçu un avis de licenciement. Le syndicat a calculé une perte globale d’environ 80 emplois à temps plein, tous directement liés aux coupes opérées par le gouvernement Ford dans les Subventions pour les besoins des et d’autres sources de financement de l’éducation.
« Mes collègues et moi sommes vraiment inquiets de ce qu’il adviendra des élèves du PVNC en septembre », raconte Nora Shaughnessy, présidente de la section locale 1453 du SCFP. « Chaque emploi perdu représente des services cruciaux auxquels les élèves n’auront pas accès l’an prochain. »
Mme Shaughnessy s’attend à ce que les enfants ayant des besoins particuliers souffrent le plus des coupes : on a supprimé 50 postes d’aides-éducateurs, dont trois spécialistes des troubles de la parole chez les enfants autistes et quatre aides-éducateurs itinérants qui conseillent et encadrent les enfants atypiques.
Elle énumère les autres postes supprimés : deux travailleurs sociaux, un orthophoniste, quatre éducateurs de la petite enfance, deux postes et demi de secrétariat scolaire, onze concierges, un informaticien, un charpentier-menuisier général et un poste et demi au bureau du PVNC.
« La grande majorité de ces emplois sont occupés par des travailleurs de première ligne et tous contribuent au bon fonctionnement des écoles et à la réussite des élèves », précise-t-elle
« Ces coupes entraîneront de véritables difficultés pour les élèves du PVNC et leurs parents comme pour les élèves et les parents de toute la province », estime Laura Walton, présidente du Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario du SCFP.
Mme Shaughnessy ajoute que le processus de licenciement a été une source de stress et d’anxiété. Elle a vu beaucoup de ses collègues contraints de choisir entre le licenciement, le déménagement dans une autre communauté pour conserver leur emploi ou la perte de leurs avantages sociaux en passant à un travail d’approvisionnement. Elle critique aussi l’approche du conseil scolaire et l’accuse de « jouer au plus fin » pour diminuer la capacité des travailleurs à exercer leur ancienneté.
Mais les plus grandes préoccupations de Mme Shaughnessy concernent les élèves du PVNC qui, selon elle, retrouveront en septembre une école bien différente de celle qu’ils ont quittée en juin.
« Dans l’intérêt de nos élèves, nous devons faire de notre mieux pour nous assurer qu’ils ont les services qu’ils méritent, les services dont ils ont besoin pour réussir », insiste-t-elle. D’ailleurs, elle promet qu’elle et ses collègues du secteur scolaire poursuivront leur collaboration avec les parents, les enseignants, les groupes communautaires, les syndicats et d’autres alliés pour lutter contre les compressions.