Le syndicat des travailleurs des maisons de retraite du Nouveau-Brunswick interpelle le gouvernement provincial et Shannex, propriétaire de plusieurs établissements, pour priver certains des travailleurs les moins bien payés du secteur des SLD des fonds fédéraux pour les compléments de salaire motivés par la COVID-19.
Le SCFP 5446 a appris que les établissements Brunswick Hall à Fredericton et Lily Court à Saint John ont été approuvés pour recevoir leur part de l’enveloppe fédérale destinée à bonifier les salaires. Par contre, elle est terriblement déçue d’apprendre que seules les personnes travaillant dans les soins directs en bénéficieront. Cela signifie que les employés des foyers de soins spéciaux affectés au service alimentaire, au nettoyage et aux loisirs dans ces établissements n’auront droit à rien, même s’ils ont fourni, tout au long de la pandémie, un soutien vital pour la sécurité des établissements et la bonne santé des résidents.
« Exclure de cette modeste reconnaissance ces gens qui ont tant fait en cette période difficile, c’est insultant et injuste », se désole Hope Cyr, présidente du SCFP 5446.
Actuellement, seuls les employés en « soins directs » recevront le complément de salaire, qui s’élève à 500 $ par tranche de 120 heures travaillées. En raison de la façon dont Shannex organise ses lieux de travail, les employés ne recevront le complément que pour les heures travaillées dans les « soins directs ». Les rôles de soutien, comme le nettoyage ou le service de la nourriture, sont exclus, malgré le fait que de nombreux employés effectuent couramment des tâches directes et indirectes dans un même quart de travail.
Mme Cyr souligne que l’exclusion d’un si grand nombre de travailleurs se transforme en problème d’équité salariale, puisque l’écrasante majorité des personnes ainsi abandonnées sont des femmes qui gagnent déjà moins que les hommes en moyenne. « Nous demandons au gouvernement et à Shannex de retourner immédiatement à leur planche à dessin pour résoudre ce problème. »
Pour sa part, la Coalition pour l’équité salariale du Nouveau-Brunswick préconise l’équité salariale (un salaire égal pour un travail de valeur égale) pour les personnes qui œuvrent dans toutes les professions à prédominance féminine, ce qui, manifestement, inclut l’ensemble du secteur des soins à la personne.
« Cette crise met en lumière l’importance de la contribution de ces gens à la société, mais aussi toute leur vulnérabilité », souligne Frances LeBlanc, présidente de la coalition. « Cette importance ne se reflète pas dans leurs salaires, parce qu’on a systématiquement sous-évalué leur travail pendant des années. Les travailleurs de l’ensemble du secteur méritent qu’on reconnaisse leur dévouement et qu’on leur accorde le complément de salaire. Néanmoins, nous avons besoin d’une solution permanente pour assurer un salaire égal pour un travail de valeur égale : une loi sur l’équité salariale dans l’ensemble du secteur privé. »