Les conseillers et le personnel de soutien de l’organisme d’aide aux personnes sourdes Bob Rumball Associations for the Deaf (BRAD) de Milton pourraient se retrouver en arrêt de travail à compter de mardi prochain, 28 février, à minuit une. La section locale 4763 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP 4763), qui représente une centaine d’employés, dont les conseillers en établissement, les conseillers des programmes de jour et le personnel de soutien, est en négociation avec BRAD depuis plus d’un an.

Les pourparlers entre les parties sont dans l’impasse en raison de l’écart salarial et des disparités entre les conditions de travail des employés de BRAD et de leurs homologues d’organismes similaires. Les syndiqués de BRAD, dont la plupart sont des personnes sourdes, devenues sourdes ou malentendantes, touchent un salaire nettement inférieur aux autres personnes qui font le même genre de travail en Ontario.

« Nous ne demandons pas la lune, explique Dean Rousseau, président du SCFP 4763. Nous ne nous attendons pas à tout rattraper en un seul contrat de travail, mais nous constatons un écart important entre nos salaires et ceux des autres qui font le même travail que nous. Pourquoi ? »

Le SCFP 4763 organise une assemblée populaire pour expliquer la situation aux citoyens et aux familles qui comptent sur les services de BRAD. « Il faut s’assurer que les gens qui ont besoin de nos services se préparent à l’éventualité d’un arrêt de travail, poursuit M. Rousseau. Il faut aussi que ces personnes comprennent que nous ne souhaitons pas en arriver là et que cette grève ne s’est pas décidée à la légère. Nous y sommes contraints par un employeur qui pense pouvoir marginaliser davantage notre effectif impunément. »

L’assemblée populaire se penchera sur d’autres sujets que le conflit de travail chez BRAD, comme le sous-financement chronique des organismes de la communauté sourde.

« On ne peut pas parler du conflit de travail de ce groupe de syndiqués sans aborder sa cause profonde, soit le sous-financement chronique de ce secteur par l’État provincial, ajoute le président du SCFP-Ontario, Fred Hahn. En sous-finançant les services et la main-d’œuvre, l’État marginalise les personnes qui comptent sur ces services. Ce sous-financement, l’employeur le transfère sur les épaules de ses employés, dont plusieurs sont membres de la communauté sourde, en abaissant leur salaire et leurs conditions de travail. La communauté dans son ensemble se rallie pour faire comprendre au provincial que la coupe est pleine. »

M. Hahn assistera à l’assemblée populaire, qui aura lieu le vendredi 24 février à 19 heures à l’hôtel Best Western de Milton. Les citoyens sont les bienvenus. On encourage les militants communautaires, les citoyens préoccupés et les familles concernées à y assister. Il y aura un interprète ASL. Le SCFP 4763 doit rencontrer les représentants de BRAD le jeudi 23 février en présence d’un médiateur provincial.

« Nous cherchons à obtenir une convention collective équitable qui respectera le travail de nos membres, conclut M. Rousseau. Même si nous y arrivons d’ici vendredi, cette assemblée populaire permettra de débattre de l’avenir des services à la communauté sourde. »