Ceci est un éditorial écrit par le président national Mark Hancock qui a été publié pour la première fois dans le Toronto Star le 6 avril 2020.
Les magasins et boutiques sont fermés, les rues sont désertes, et les activités sont suspendues. Nous vivons une crise sans précédent et suivons des mesures radicales pour mettre fin à la propagation de la COVID-19.
Pour la plupart d’entre nous, cette pandémie met en évidence l’importance d’avoir de solides services publics.
Mais certaines personnes ne laissent jamais passer une occasion d’attaquer les employés du secteur public. Déjà, des chroniqueurs de droite demandent aux gouvernements d’envoyer les employés du secteur public au chômage jusqu’à la fin de la pandémie. La fin de semaine dernière, le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a envoyé des avis de licenciement à 26 000 employés du secteur de l’éducation.
Cette approche est totalement contraire au bon sens. Aucun économiste digne de ce nom au Canada ne pense qu’il est utile de licencier des gens dans une crise comme celle-ci. À l’approche de la troisième semaine d’une crise qui pourrait durer des mois, nos travailleurs du secteur public ont démontré leur valeur.
Alors que la plupart d’entre nous sommes en sécurité à la maison, les travailleurs du secteur public continuent de travailler, à leurs risques et péril, pour garder leur communauté en santé et en sécurité t et lui permette de fonctionner de façon aussi « normale » que possible.
En tant que président du plus grand syndicat au Canada, qui représente des employés du secteur public œuvrant en première ligne, j’entends des témoignages de partout au pays sur les héros et héroïnes qui contribuent au mieux-être du pays.
Comme les travailleuses des services à l’enfance de Toronto qui s’occupent des enfants pour permettre aux parents d’accomplir les tâches essentielles. Ou comme les employés municipaux des régions rurales de Beresford au Nouveau-Brunswick qui transportent des vivres, des médicaments et d’autres articles de première nécessité aux résidents dans le besoin.
Je pense aussi à cette aide-enseignante d’Edmonton qui, même si l’école est fermée, aide toujours son élève atteinte d’une déficience intellectuelle par vidéoconférence, afin qu’elle ne rate aucune leçon. Aujourd’hui, en raison des compressions irréfléchies et mesquines de Jason Kenney, cette femme n’a plus d’emploi, et cette enfant n’a plus de mentor.
La pandémie a démontré à quel point les services publics sont indispensables au quotidien et comment il est cruel d’en priver les personnes qui en ont besoin.
Elle a aussi exposé les répercussions dévastatrices des compressions et de la négligence envers les services et les programmes de soutien dont nous avons besoin en cas d’urgence. Par exemple, notre système de santé a fonctionné à 100 % de sa capacité pendant longtemps avant cette crise. Maintenant, nos employés de la santé font face à une augmentation des patients en raison de la pandémie dans les hôpitaux et les foyers de soins de longue durée, mais sans les lits, sans le personnel, et même sans l’équipement de base nécessaires pour se maintenir en santé et prendre soin de leurs patients.
Je pense aussi à l’ambulancier de Peterborough qui m’a dit : « La distanciation sociale n’existe pas pour les employés de la santé en première ligne. Ils ne maintiennent pas une distance de deux mètres pendant cette crise. Ils s’attaquent au virus face-à-face. Ils sont confrontés à l’incertitude, ainsi qu’aux risques pour leurs familles et leurs collègues. Et ils font leur travail malgré le manque croissant de personnel et malgré la pénurie imminente d’équipements de protection personnelle. »
Il y a des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs comme eux, qui méritent notre soutien, dès maintenant, et plus tard, lorsque cette crise sera terminée.