Stephen Elliott-Buckley​ | Service de Recherche du SCFP

Peu importe le défi, il faut travailler ensemble pour le relever. C’est pourquoi, même en cette ère du numérique et des réseaux sociaux, les syndicats et les autres organismes redécouvrent les bonnes vieilles techniques, comme les conversations en personne, qui favorisent l’esprit de corps.

La plupart d’entre nous nous souvenons de l’époque où nous prenions connaissance de notre monde par le filtre à sens unique des grands médias. L’interaction se limitait au courrier des lecteurs et aux lignes ouvertes des radios AM.

Tout cela a bien changé en une dizaine d’années, qu’on pense à l’essor des réseaux sociaux comme Facebook ou à la multiplication des sites et des blogues Internet. Nous sommes aujourd’hui davantage en mesure d’influencer les autres et de partager de l’information.

Mais trop dépendre des réseaux sociaux comporte aussi des aspects négatifs. En voici trois :

  1. De plus en plus, on choisit soi-même le type d’information qu’on reçoit et les sources que l’on suit sur les réseaux sociaux nous relaient surtout les idées de gens qui pensent comme nous. Il est donc de plus en plus difficile de lire ou d’entendre des gens ayant des points de vue différents.
  2. Règle générale, les médias de masse ont toujours reflété les valeurs et les intérêts des éléments dominants de la société. Aujourd’hui, nous sommes enlisés dans un univers de fausses nouvelles et de faits alternatifs, les gens partageant de l’information sans en vérifier la véracité. La vérité nous file entre les doigts. L’opinion se fait passer pour la réalité. Les gens pratiquent de moins en moins la pensée critique.
  3. Les deux premiers points font en sorte qu’on se sent plus éloigné des autres. On adopte les réseaux sociaux pour garder le contact avec les amis et la parenté, peut-être aussi pour faire du militantisme. Sauf que, dernièrement, les gens prennent leurs distances de ces réseaux, car ils ne permettent pas de remplacer les véritables contacts humains.

Comment peut-on combattre la dépendance aux médias sociaux ? En favorisant les communications directes en personne et en achetant moins de publicité dans les grands médias. Il faut passer plus de temps avec nos membres et ainsi tisser des liens plus solides. Il ne faut plus se contenter d’une simple publication Facebook, d’un gazouillis ou d’un appel automatisé.

Tisser des liens directs est un processus constant. On ne peut pas attendre quelques semaines avant une ronde de négociation ou un vote de grève pour s’y mettre. Pour que cette approche fonctionne dans nos milieux de travail ou dans l’arène politique, il faut constamment renforcer les relations avec nos membres. Il faut comprendre nos membres pour bien les défendre. En retour, nous pourrons compter sur leur appui pour atteindre nos objectifs de négociation.