Les paramédics du comté d’Essex, en Ontario, membres du SCFP 2974, ont voté unanimement en faveur de la grève en cas d’impasse dans les négociations en cours.
Cela fait des années que le SCFP 2974 demande au comté d’Essex d’améliorer la qualité des services offerts à sa population. C’est ce qui explique ce mandat de grève.
Au cours des dernières années, le service paramédical du comté a souvent été entravé par des codes noirs, soit des moments où aucune ambulance n’est disponible pour répondre à un appel au 911. En octobre 2022, le comté a déclaré l’état d’urgence concernant la disponibilité des ambulances après une augmentation de la fréquence et de la durée des codes noirs.
« Nous implorons le comté d’Essex de corriger cette situation qui met nos concitoyens et concitoyennes en danger », lance James Jovanovic, paramédic et président du SCFP 2974.
« Les paramédics sont des gens attentionnés et compatissants ; c’est la raison pour laquelle nous choisissons cette profession. Arriver en retard auprès d’une personne qui a critiquement besoin de nous, ça nous fend le cœur, tout comme le fait de voir autant de collègues s’épuiser en raison du stress qu’ajoutent les déficiences du système. »
M. Jovanovic explique que le manque de personnel est un problème criant qui s’est aggravé au cours de la pandémie, la pression supplémentaire sur le système de santé ayant exacerbé les problèmes qui existaient déjà dans les services médicaux d’urgence.
Le syndicat demande à l’employeur d’investir davantage dans la rétention et le recrutement afin de résoudre les problèmes de dotation, qui sont l’un des principaux facteurs contribuant à la réduction de la disponibilité des ambulances. Malgré les initiatives de recrutement antérieures, Essex Windsor EMS perd des paramédics à peu près au même rythme qu’elle en recrute. En outre, le taux d’épuisement professionnel est très préoccupant, puisque près de 40 paramédics sont actuellement absents en raison d’accidents de travail.
« Nous n’avons pas les effectifs nécessaires pour répondre adéquatement aux conditions de travail exigeantes et aux besoins d’une communauté en pleine expansion, précise James Jovanovic. Nos membres ont du mal à suivre, ce fait courir un risque de plus en plus grand aux patientes et aux patients. Il est essentiel de rester comparables et compétitifs avec les autres services pour pouvoir attirer et retenir des individus qualifiés. »
Il affirme que le manque de respect est un facteur critique comparativement aux autres services d’urgence qui offrent une rémunération plus généreuse et de meilleures conditions de travail.
« Si on conjugue les traumatismes mentaux que subissent les paramédics à ce traitement de seconde zone, on comprend que beaucoup de gens préfèrent aller voir ailleurs. »
Il explique que les paramédics sont, malheureusement, déjà habitués à sauter leurs pauses-repas et à faire des heures supplémentaires pour compenser le manque de personnel, mais l’inaction de l’employeur a poussé le service au-delà de son point de rupture.
« Nous avons exprimé le besoin urgent d’améliorer la qualité des conditions de travail, celles-ci étant intrinsèquement liées à la qualité du service paramédical, souligne M. Jovanovic.
« Hélas, au cours des deux dernières années, ni l’employeur ni le conseil municipal n’a mis en place des mesures concrètes. Nous avons encore espoir de parvenir à une entente à la table des négociations, mais, si nécessaire, nous sommes prêts à défendre notre service paramédical afin d’améliorer les normes de soins, pour les membres de cette communauté, par le biais de moyens de pression ».