Ronald Boisrond | Service des communications
Au Québec, les quelque 400 000 personnes salariées du secteur public sont en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives échues depuis le 31 mars 2020.
Ces négociations, dont le SCFP assure la coordination, ont débuté à l’automne 2019 et sont menées sous le parapluie de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), de concert avec trois importants affiliés présents dans le secteur public, soit le Syndicat québécois des employées et employés de service, la section locale 298 (SQEES-298), le Syndicat des employées et employés professionnels et de bureau (SEPB) et l’Union des employés et employées de service, la section locale 800 (UES 800).
Jusqu’à ce jour, les offres du gouvernement du Québec sont insatisfaisantes. Sur le plan salarial, celui-ci ne propose que de maigres augmentations, soit 1,75 % en 2020, 1,75 % en 2021 et 1,5 % en 2022.
Les principaux enjeux sont l’implantation d’une nouvelle structure salariale en 2022, une amélioration significative de la contribution de l’employeur aux assurances collectives, l’augmentation du ratio de postes à temps complet pour lutter contre la précarisation des emplois et une meilleure conciliation travail-vie personnelle par la réduction des horaires atypiques.
Il faut rappeler que les pourparlers se déroulent dans un contexte de pandémie qui a durement frappé le réseau de la santé lors de la première vague. À l’échelle de la province, on compte près de 7000 décès, particulièrement dans les résidences pour personnes âgées (CHSLD). Chez le personnel de la santé, ce sont plus de 18 000 personnes qui ont été contaminées par la COVID-19, dont 12 en sont mortes.
« Le gouvernement injecte 14 milliards de dollars dans les infrastructures, dans le béton. Il est temps qu’il investisse dans les services publics, dans les personnes qui, entre autres, éduquent nos enfants, prennent soin de nos malades et de nos aînés. Les services publics doivent être une priorité pour ce gouvernement. Il doit agir maintenant et améliorer les conditions de travail de nos membres », a affirmé Benoît Bouchard, président du SCFP-Québec.
Au mois de septembre dernier, deux ententes de principe sont intervenues avec l’équipe de négociation représentant les préposés aux bénéficiaires (PAB) et les auxiliaires aux services de santé et sociaux : la première concerne la dotation en personnel à temps complet permanent, et ce, partout à travers la province, tandis que la seconde vise à favoriser l’intégration de milliers de PAB dans le réseau de la santé. Nous avons des solutions et il est possible de s’entendre.
Autre donnée encourageante, selon un sondage CROP commandé par la FTQ et ses syndicats affiliés du secteur public, la forte majorité de la population québécoise (75 %) considère qu’un accord sur le renouvellement des conventions collectives des employés de l’État contribuerait à lutter contre la COVID-19.
Cet automne, le SCFP et la FTQ ont fait appel à la mobilisation de leurs membres et de la population afin de forcer le gouvernement à négocier des conventions collectives qui amélioreront significativement les conditions de travail et, par le fait même, atténueront les problématiques de recrutement et de rétention du personnel qui font beaucoup de tort au réseau actuellement.
C’est ainsi qu’en novembre dernier, les travailleuses et travailleurs de tous les milieux ont été invités à poser un geste de solidarité en prenant une pause de 15 minutes, à 10 heures. Ce geste visait à saluer les hommes et les femmes des secteurs de la santé et de l’éducation qui œuvrent en première ligne au quotidien pour prendre soin de nos malades, de nos personnes âgées et de nos enfants.