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Selon l’analyse effectuée par le Centre canadien sur les politiques alternatives, l’Accord économique et commercial global (AÉCG) est avantageux pour les grandes multinationales, mais pas pour la population, ni pour la planète. Longtemps demeuré secret, le texte de cet accord de libre-échange et d’investissement a récemment fait l’objet d’une fuite.

Lisez l’étude du Centre canadien sur les politiques alternatives (en anglais seulement).

L’étude intitulée Making Sense of CETA (Pour bien comprendre l’AÉCG) arrive aux conclusions suivantes :

  • l’AÉCG permettra de contourner le programme des travailleurs étrangers temporaires en permettant aux entreprises de faire entrer des travailleurs au Canada sans avoir à démontrer qu’il y a bel et bien pénurie de travailleurs canadiens possédant l’expertise ou les connaissances requises.
  • l’AÉCG empêchera les provinces et les municipalités d’effectuer leurs achats de façon à encourager la création d’emplois, à protéger l’environnement et à soutenir l’économie locale.
  • l’AÉCG accorde aux multinationales le droit de poursuivre les gouvernements qui adoptent des politiques ou des lois qui ne leur conviennent pas, ce qui met en péril les services publics et rend les privatisations permanentes.
  • l’AÉCG fera grimper le coût des soins de santé en retardant l’arrivée sur le marché des médicaments génériques moins chers.
      

Signez la pétition du Réseau pour le commerce juste qui exige la publication du texte de l’AÉCG et un vrai débat sur la question.

« Pas étonnant donc que Stephen Harper cherche à cacher le contenu de cet accord qui confiera les clés de nos services publics, de nos assemblées législatives et de nos hôtels de ville aux multinationales. Heureusement, il est encore temps d’envoyer cet accord néfaste à la poubelle », a affirmé le président national du SCFP, Paul Moist.

En Europe, un mouvement populaire d’opposition menace de faire dérailler l’AÉCG. Dans plusieurs pays, des élus exigent le retrait des articles portant sur le système controversé de règlement des différends entre l’investisseur et l’État. Grâce à ces dispositions, les entreprises ont le droit de contester les décisions prises par les pays signataires. Ces députés demandent à l’Union européenne de ne pas conclure l’accord.

Cette vague d’opposition porte ombrage aux plans du premier ministre Stephen Harper et des représentants de l’Union européenne, qui comptent tenir une séance de photos sur la Colline du Parlement le vendredi 26 septembre. C’est la troisième fois que les représentants du Canada et de l’Union européenne organisent une cérémonie du genre pour convaincre la population que l’AÉCG est un fait accompli.

Ce vendredi, des manifestants descendront dans les rues d’Ottawa, de Londres et de Bruxelles pour réclamer plus de transparence et de démocratie. À Ottawa, la manifestation est organisée par une coalition de travailleurs des transports maritimes, dont les débardeurs québécois membres du SCFP.

« Cette cérémonie est une farce. Le premier ministre Harper veut faire croire que tout est réglé, mais, dans les faits, l’AÉCG est en péril. Il n’y a même pas de document final à signer. Pire, le texte actuel est charcuté par les élus autrichiens, allemands et français qui s’opposent au projet », a lancé Paul Moist.

Les députés progressistes se sont opposés vertement aux articles les plus néfastes de l’AÉCG. Ils s’en prennent particulièrement au système de règlement des différends entre l’investisseur et l’État, ce qui pourrait bien couler l’accord. Ce dernier devra être ratifié par vingt-huit gouvernements européens et traduit en plusieurs langues, ce qui risque de prendre encore deux ans.

« Les Canadiens sont en droit de s’attendre à ce que le Parlement affiche le même degré de transparence et de débat qu’en Europe. Les droits que confère l’AÉCG aux multinationales sont antidémocratiques. Nous exigeons un débat ouvert et démocratique sur cet accord avant la conclusion des négociations. Cette condition est essentielle à ce que le Canada signe un accord qui porte d’abord et avant tout sur le commerce, non pas sur les droits spéciaux des entreprises », a conclu Paul Moist.