Alors que deux conseils scolaires de la région de Durham embauchent du personnel non qualifié pour combler des postes vacants, les travailleuses et travailleurs de l’éducation sont solidaires dans leur lutte pour améliorer les écoles, pour mieux servir les élèves et pour avoir de bons emplois.
Les membres de la section locale 218 du SCFP, qui représente 4 000 employés de l’éducation, ont participé à un vote de grève historique aux côtés de leurs 51 000 collègues de la province. Une écrasante majorité de 96,2 % des employés de l’éducation de Durham ont voté « oui », signalant ainsi au conseil scolaire du district de Durham (DDSB) et au conseil scolaire catholique du district de Durham (DCDSB) qu’ils sont sérieux en ce qui concerne leurs demandes de charges de travail plus raisonnables afin de leur permettre de donner la priorité au succès des élèves.
« Jamais au cours des 53 années de l’histoire de cette section locale nous n’avions vu un tel engagement de la part des membres ! », a déclaré Dennis Gibbs, préposé à l’entretien et président de la section locale 218 du SCFP. « C’est un signe clair de la part de mes collègues que, après des années de manque de respect et de politiques qui ont nui aux élèves et augmenté les exigences envers les employés, nous défendons ce qui est juste pour les élèves, les familles et les travailleurs. »
La section locale 218 du SCFP est composée d’aides-enseignants, de professeurs de langues, de concierges, de préposé(e)s à l’entretien, de technologues, d’employé(e)s de bureau et de professeurs de l’éducation permanente. Ils et elles constituent la colonne vertébrale des écoles de Durham, et font en moyenne 39 000 $ par année.
« Le manque de respect de la part de nos employeurs est la question la plus urgente pour moi », explique Lindsay McGrath, aide-enseignante du DCDSB. Employée occasionnelle, Lindsay McGrath travaille presque tous les jours, mais ne reçoit pas d’avantages sociaux, et elle a des besoins médicaux — comme des lunettes — qu’elle ne peut pas se permettre. « Je me réveille chaque jour sans savoir si je vais recevoir un appel. Je suis prête à 6 heures du matin, mais je ne suis pas sûre que j’aurai du travail ce jour-là. Quand je travaille, certains jours je ne peux prendre aucune pause. Je cours d’une salle de classe à l’autre. Nous devrions avoir suffisamment de soutien. Nous ne devrions pas seulement répondre aux besoins de base des élèves. Nous devrions leur donner plus de soutien et prendre soin de nos travailleurs. »
La protection des employés occasionnels, comme Lindsay McGrath, dans le cadre de la convention collective, est au centre des négociations locales. Tout comme s’assurer que les conseils scolaires n’embauchent pas des employés non formés, comme ils l’ont fait cette année, en remplaçant des aides-enseignants par des parents dans les salles de classe. De plus, les négociations locales portent sur les exigences croissantes envers les employés de bureau et les concierges, ainsi que sur les congés de maladie et les vacances.
« Nous avons des aides-enseignants qui s’occupent d’un nombre d’élèves plus élevé que jamais, des concierges qui font le travail de deux ou trois employés et des conseils scolaires qui érigent des obstacles ou refusent tout simplement d’accorder des congés de maladie et des vacances », explique Dennis Gibbs. « Mes collègues se sont présentés tout au long de la pandémie pour veiller à ce que les élèves et nos écoles soient pris en charge. Nous cherchons maintenant à être traités équitablement par nos employeurs. »
Ces enjeux ne sont pas une surprise pour le conseil ou la province. Le député provincial d’Ajax, Patrice Barnes, a été conseiller scolaire d’école publique au DDSB. Patrice Barnes est aussi l’adjoint parlementaire du ministre de l’Éducation, Stephen Lecce.
« Le public ne voit pas ce à quoi nous devons faire face. Je serai dans une salle de classe, responsable de 7 enfants, chacun d’eux ayant son propre plan d’apprentissage. Un élève sera au niveau de la première année, un autre au niveau de la troisième année, et un autre aura de graves problèmes de comportement. Comment puis-je les aider efficacement à développer des compétences nécessaires, tout en répondant à tous leurs besoins ? Je ne peux pas », dit Lindsay McGrath. « Cela me brise le cœur de voir qu’un grand nombre de nos élèves n’ont aucun soutien. On dirait que les directeurs des conseils scolaires font tout leur possible pour réduire les services et les effectifs. Ils poussent ces élèves vers l’échec, et ce n’est pas du tout nécessaire ».
Le comité de négociation de la section locale a rencontré le DDSB le 3 octobre, mais n’a pas été en mesure d’accepter les règles de base à la suite des demandes du Conseil pour une interdiction des médias et pour permettre à des travailleurs non syndiqués d’occuper les postes de travailleuses et travailleurs de l’éducation. Le comité a huit autres rencontres prévues avec le DDSB et se réunira avec le DCDSB pour s’entendre sur les règles de base le 19 octobre.