Les employés de bibliothèque jouent un rôle important dans la préservation de la démocratie et la promotion des changements progressistes dans nos collectivités. C’était l’un des principaux messages transmis lors de la conférence des bibliothèques de la Colombie-Britannique (C.-B.) (du 8 au 10 mai), organisée par l’Association des bibliothèques de la C.-B., avec une commandite platine du SCFP-C.-B.

À la conférence de cette année, qui avait pour thème The Future by Design, on a invité la communauté des bibliothèques à explorer les intentions de son travail en façonnant l’avenir de nos communautés et de la société. « En faisant la promotion de la réconciliation avec les peuples autochtones et en offrant un refuge sécuritaire aux pauvres, les bibliothèques et leurs employés transmettent les valeurs d’une société inclusive et compatissante », a déclaré Karen Ranalletta, vice-présidente générale du SCFP-C.-B. lors de la plénière de clôture.

« Les employés de bibliothèque ont toujours été au cœur des changements progressistes et de la démocratie », a déclaré Ranalletta, en ajoutant que la toute première ministre de la Santé mentale et de la Toxicomanie, Judy Darcy, était une employée de bibliothèque avant de devenir présidente nationale du SCFP en 1991, la seule employée de bibliothèque à avoir dirigé un syndicat national.

Une histoire de militantisme

En 1974, la section locale 2950 du SCFP, qui représente l’Université de la C.-B., la section locale de Ranalletta, était la première au Canada à négocier des prestations supplémentaires pour les congés de maternité. « Ces prestations n’ont pas seulement changé la vie de nos membres. Les familles de tout le pays en ont bénéficié. » (Lors de son discours, Ranalletta a félicité Susanne Lester, une collègue déléguée du SCFP qui a longtemps été une employée de bibliothèque de l’Université de la C.-B. et la deuxième vice-présidente de l’actuelle section locale 2950. C’est Susanne Lester qui a déposé cette proposition il y a 45 ans.)

La vice-présidente générale du SCFP-C.-B. a aussi partagé l’excitation du syndicat à titre de partenaire de l’Association des bibliothèques de la C.-B. dans le cadre de son club de lecture d’été.

« Pour nous, ce n’est pas une question de marketing ou de marque, mais de soutien d’une très belle initiative qui favorise l’apprentissage et l’amour de la lecture pendant toute la vie, dans nos communautés », a-t-elle dit concernant ce programme, auquel 163 000 enfants de 200 collectivités de la C.-B. ont participé l’an dernier.

« Ce programme nous rassemble également et offre une excellente occasion de célébrer le travail de nos membres. »

Améliorer les collectivités

Dans son allocution, lors de la séance plénière de clôture, le ministre de l’Éducation de la C.-B., Rob Fleming, a félicité les délégués pour leur travail visant à améliorer les collectivités.

« Les bibliothèques font partie de nos institutions les plus fiables. Elles encouragent l’inclusion et réduisent les inégalités, la pauvreté et les obstacles au savoir, aux compétences et à la formation », a dit Rob Fleming, ajoutant qu’il est heureux de la façon dont les bibliothèques ont répondu à l’appel à l’action de la Commission de vérité et de réconciliation.

Emily Pilloton, militante conceptrice, a partagé dans son discours quatre exemples de projets de son entreprise, Projet H, qui démocratisent l’espace public d’une façon qui pourrait s’appliquer aux bibliothèques publiques. L’un de ces projets était un pavillon de marché fermier d’une petite communauté en Caroline du Nord qui a été conçu et construit par des élèves.

« Non seulement les enfants sont infiniment plus capables que nous le pensons, mais ils sont aussi de grands animateurs et des chefs de file pour faire participer les gens », a dit Emily Pilloton. « Les élèves étaient ceux qui ont veillé à ce que tout le monde participe à la conversation et les ont incités à s’investir. »

Les bibliothèques à titre d’espaces culturels

Au début de la conférence, il y a eu une discussion en comité sur les thèmes de l’heure sur les bibliothèques et la liberté intellectuelle afin d’explorer les luttes pour concilier les valeurs souvent contradictoires de la liberté de parole et du désir de créer des espaces publics sécuritaires et inclusifs.

Le comité comprenait Kyla Epstein, membre de la section locale 1004 du SCFP et ancienne présidente du conseil des bibliothèques publiques de Vancouver, et Archana Rampure, directrice de la recherche, de l’évaluation des emplois et de la santé-sécurité du SCFP national.

À propos de la réconciliation, Kyla Epstein a indiqué que les bibliothèques prennent constamment des décisions qui influencent la culture, en allant des achats pour les collections à l’utilisation des locaux de la bibliothèque.

« Le processus qui consiste à s’adresser à nous [le conseil], suivi de nos votes en disant : “Continuez à faire de grandes choses”, est une pratique coloniale visant à prendre cette décision », a-t-elle dit. « Alors qu’arriverait-il si la gouvernance modifiait elle-même l’idée du conseil sur la façon de faire le travail? L’acte consistant à modifier la politique semblerait différent et serait différent. »

Rampure a indiqué qu’une meilleure représentation ou que des efforts pour centrer les populations habituellement marginalisées pourrait changer les choses.

« Je suis toujours frappée par la façon dont les administrateurs ne reflètent pas toujours les collectivités qu’ils desservent. Les personnes qui font partie de notre personnel ont un impact sur les politiques qui sont présentées au conseil », a-t-elle dit.

Près de 4 000 employés de bibliothèque de la C.-B. sont membres du SCFP. Ils et elles travaillent dans les bibliothèques des écoles, des universités ou les bibliothèques publiques.

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