Le plan du gouvernement de l’Ontario pour lutter contre le racisme envers les Noirs n’est pas assez bon, selon le SCFP-Ontario.

Trois mois après le début d’une pandémie qui a un impact disproportionné sur les personnes en quête d’équité, la province retarde la collecte et la publication de données raciales dont le besoin se fait pressant. Pourtant, le SCFP-Ontario et bien d’autres groupes réclament ces données à hauts cris. Au lieu de cela, les conservateurs de Doug Ford ont annoncé la création d’un comité consultatif dont le calendrier reste flou.

« Nous sommes en plein milieu d’une crise sanitaire et politique dont nous savons qu’elle a un impact disproportionné sur les communautés noires, entre autres les groupes à la recherche d’équité », explique Fred Hahn, président du SCFP-Ontario. « Nous avons besoin d’action et d’un leadership immédiats, pas d’un autre conseil consultatif sans échéancier. »

Selon lui, ce comité qui fournit des conseils sur la façon dont les jeunes peuvent surmonter les obstacles socioéconomiques se trompe de cible.

« Le gouvernement doit éliminer complètement ces obstacles, pas conseiller les communautés noires sur la façon de les surmonter. En faisant moins que cela, on approfondit la croyance raciste selon laquelle les communautés noires sont à blâmer pour les gestes racistes de la police, la discrimination en matière de logement et de travail, ou encore les taux d’obtention de diplôme. »

Le gouvernement devrait immédiatement commencer à collecter et à publier des données basées sur la race pour façonner des mesures qui assureraient la sécurité des communautés noires pendant la crise, estime Hahn. Le SCFP-Ontario insiste également sur la prise de mesures pour que la collecte de ces données ne mène pas à des politiques discriminatoires. Il réclame aussi l’annulation des compressions à la Direction de la lutte contre le racisme et la relance des plans visant à accroître la surveillance de la police en Ontario.

Les conservateurs de Doug Ford se sont engagés à recueillir des données en fonction de la race, mais ce n’est toujours pas fait. Ils prétendent que cela nécessite des changements réglementaires et proposent que les bureaux de santé publique locaux s’en chargent sur une base volontaire.

« Il s’agit vraiment d’une question de volonté politique », ajoute la secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick, qui souligne que le provincial a accéléré d’autres changements réglementaires pendant la pandémie. « Cette crise sans précédent exige l’engagement d’un leadership disposé à agir rapidement. »