Pendant la COVID, les membres du SCFP au Centre Chan de l’UBC gardent les arts en vie
Le campus West Point Grey de l’UBC, l’une des plus grandes propriétés universitaires du pays, est étrangement calme. Pendant que la plupart des étudiants et de nombreux employés travaillent et apprennent à distance, l’endroit semble vide. Mais, si on sait où chercher, on trouve, sur place, des travailleurs dévoués qui orientent l’adaptation de l’UBC à la COVID et qui assurent le bon fonctionnement du campus jusqu’à l’éventuel retour en classe en présentiel.
La plupart de ces travailleurs sont membres du SCFP, le plus grand syndicat du Canada. Bien que le secteur ait connu sa juste part de mises à pied, on trouve encore des employés de bibliothèque, du personnel d’entretien, des techniciens, des ouvriers spécialisés, du personnel de soutien et de première ligne, des travailleurs des services alimentaires et bien d’autres personnes toujours à leur poste. Les membres du SCFP qui travaillent à l’UBC et dans les autres universités britanno-colombiennes restent fidèles à leurs tâches en attendant un retour à un semblant de normalité cet automne.
Quand s’éteignent les feux de la rampe
Les membres du SCFP 2950 qui constituent la main-d’œuvre du centre d’arts Chan de l’UBC, à qui on pense rarement dans la communauté universitaire, ont été particulièrement touchés par la COVID. Le centre, qui comprend une salle de concert de 1159 places et deux salles de spectacle plus petites, a ressenti les effets de la pandémie à l’extrême.
« La pile d’exemplaires du journal Georgia Straight datées de mars 2020, dans le hall, dit vraiment tout », raconte Nadia Roberts, coordinatrice des événements et gérante de salle du centre. « Il y a un an, presque sans préavis, nous avons dû reporter ou annuler tous les grands spectacles que nous avions programmés, puis nous avons carrément fermé boutique. »
Cela a eu un effet dévastateur sur le moral des employés, mais ceux-ci n’ont pas laissé la pandémie saper leur centre et son importance pour la communauté artistique. C’est pourquoi, quelques jours après la fermeture pour cause de COVID-19, les membres du SCFP œuvrant au centre Chan s’affairaient déjà à adapter les activités pour permettre aux prestations d’aller de l’avant dans le respect des nouvelles règles. Grâce à leur acharnement et à leur imagination, ils ont rouvert le centre après seulement douze semaines. Dans l’intervalle, ils avaient converti tous les systèmes (billetterie, programmation, captation et diffusion) au virtuel.
Réinventer le lieu de travail
« Alors que nous traitions les nombreux remboursements pour les spectacles annulés dans les semaines qui ont suivi la fermeture, nous avons également complètement réinventé notre plateforme de billetterie pour donner accès à des performances enregistrées ou diffusées en direct », explique Lyndsey Roberts, superviseure de la billetterie.
Le travail effectué par le personnel du centre Chan pour permettre le passage en ligne de la billetterie a non seulement aidé l’établissement à continuer de générer des revenus pour les groupes artistiques communautaires, ajoute Lyndsey Roberts, mais il a aussi permis à d’autres secteurs de l’université de rester ouvertes.
« C’était incroyablement gratifiant de voir comment notre effort pour créer un système de billetterie en ligne a aidé des lieux comme le musée d’anthropologie de l’université et le musée Beaty de la biodiversité à planifier les visites en toute sécurité et à rester ouverts pendant la pandémie », dit-elle.
Le travail de conversion aux opérations en ligne est allé bien au-delà d’une billetterie virtuelle. Il a fallu réinventer complètement les opérations techniques du centre des arts de la scène, en plus de collaborer avec une société locale de production vidéo pour ajouter de nouvelles offres.
« De l’application des protocoles COVID au travail technique à plusieurs personnes, en passant par la modification de nos conceptions d’éclairage pour l’adapter à la captation vidéo, nous avons réinventé presque tout ce que nous faisions », explique Andrew Riter, directeur technique adjoint et éclairagiste en chef. « Nous avons dû concevoir, obtenir, installer et maîtriser de nouveaux systèmes en quelques semaines, une tâche qui, normalement, prendrait plusieurs mois, voire des années. »
Selon le technicien sonore en chef Lloyd Balser, il était difficile de trouver des solutions de nettoyage à la fois suffisamment puissantes pour tuer le virus COVID et assez douces pour ne pas endommager les équipements audios sensibles : « Parfois, ce sont les petites choses qui causent les plus gros problèmes. »
Au service d’une communauté reconnaissante
Malgré leur travail acharné et un échéancier condensé, les employés du centre Chan conviennent tous que le jeu en valait la chandelle, soulignant le nombre élevé de membres de la communauté artistique qui ont bénéficié du maintien en fonction du centre. L’endroit n’a jamais été aussi fréquenté, accueillant une multitude de cours, de répétitions, de diffusions en direct et de sessions d’enregistrement pour l’École de musique de l’université en plus de ses autres groupes d’utilisateurs.
« Rien ne saurait décrire notre fierté lorsque nous avons entendu la musique revenir pour la première fois en ces murs », raconte Nadia Roberts en se souvenant des premières représentations accueillies par le centre, celles d’étudiants de l’UBC, de l’Opéra de Vancouver et de la Vancouver Recital Society. « C’est une telle joie de voir des étudiants ici tous les jours et de savoir que, sans le centre Chan, leur éducation aurait été interrompue pendant au moins un an. »
Pour Lloyd Balser, l’investissement visait à soutenir les nombreuses personnes qui comptent sur l’accès aux arts pour leur santé et leur bien-être : « Notre effort en vue d’assurer un accès continu aux arts de la scène permet aux gens de garder un certain lien avec la normalité pendant toute cette folie. »
Qu’il s’agisse de fournir un espace aux groupes artistiques en difficulté ou de créer son propre contenu par l’entremise de la programmation Chan Dot Com, le centre Chan a été une lueur d’espoir dans une année sombre pour la communauté artistique. Grâce à un groupe de travailleurs dévoués et hautement qualifiés membres du SCFP, dont tout le travail consiste à rester dans l’ombre pendant que d’autres brillent, l’histoire du centre en période COVID est un exemple convaincant de l’aide qu’apporte les membres du SCFP de toute la Colombie-Britannique à l’ensemble de la communauté, autant en coulisses qu’en première ligne, pour lui permettre de traverser l’une des années les plus difficiles de mémoire d’homme.