Le budget provincial de 2025 prévoit des réinvestissements modestes dans les logements sociaux, les bibliothèques, les écoles et les universités. Cependant, il ne règle pas le vrai problème auquel font face les travailleuses et travailleurs du secteur public : chaque année, leur salaire est amené à baisser.
« Il s’agit d’une situation terrible. Le gouvernement récompense les travailleuses et travailleurs du secteur public en leur offrant une diminution salariale année après année », se désole Sherry Hillier, présidente du SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador. « Les travailleuses et travailleurs qui ont soutenu la population pendant la pandémie ont perdu près de 10 % de leur salaire réel depuis 2020. »
Un(e) préposé(e) aux soins personnels de longue durée qui nourrit, lave et soigne les malades gagnait 46 293 $ en avril 2020, ce qui équivaudrait, si on tient compte de l’inflation, à un salaire de 53 975 $ en janvier 2025. Cette hausse reflète celle de l’indice des prix à la consommation, qui a augmenté de 16,6 % à St. John’s entre avril 2020 et janvier 2025. Or, un(e) préposé(e) aux soins personnels ne gagne aujourd’hui que 49 101 $, ce qui représente 4 874 $ de moins par rapport à un salaire qui aurait suivi l’inflation.
« Même si le budget promet un investissement de 10 millions de dollars dans le recrutement et le maintien en poste des médecins et du personnel infirmier, rien n’a été annoncé pour les travailleuses et travailleurs qui s’occupent de la cuisine, du nettoyage et des soins aux patient(e)s », ajoute Sherry Hillier.
Le SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador était heureux de constater un investissement de 10 millions de dollars pour de nouvelles résidences publiques dans l’ouest et le centre de la province, ainsi qu’un engagement à investir 26 millions de dollars pour réparer des unités appartenant à la Société d’habitation de Terre-Neuve-et-Labrador. « Certaines unités demeurent inoccupées en pleine crise du logement parce que la Société d’habitation de Terre-Neuve-et-Labrador n’est pas en mesure de recruter suffisamment de personnes de métier pour les réparer », explique Sherry Hillier. « Des fonds publics sont alors gaspillés, car le gouvernement sous-traite l’entretien et les réparations, choses que le personnel des résidences pourrait faire mieux et pour moins cher. Nous pouvons économiser de l’argent et loger plus de personnes simplement en réglant la question de la rémunération afin d’attirer des travailleuses et travailleurs en nombre suffisant. »
Le SCFP–Terre-Neuve-et-Labrador a néanmoins félicité le gouvernement pour avoir prévu un réinvestissement supplémentaire dans le réseau de bibliothèques provincial. « Les membres de nos bibliothèques se réjouissent de constater qu’il y aura un investissement supplémentaire de 500 000 $ dans les bibliothèques, après des années de financement insuffisant. Chaque dollar compte », conclut la présidente.