Malgré l’annonce d’un excédent budgétaire d’un milliard de dollars le mois dernier, le gouvernement du Parti de la Saskatchewan réduit le financement des universités cette année de plus de trois pour cent. Il poursuit ainsi une tendance de dix ans de coupes et de sous-financement qui a entraîné des compressions budgétaires et la hausse des frais de scolarité dans les établissements d’enseignement postsecondaire de la province.

Le gouvernement prétend avoir augmenté le financement de l’éducation postsecondaire, mais les estimations budgétaires révèlent que les universités et les collèges fédérés et affiliés recevront 431,8 millions de dollars en subventions de fonctionnement en 2023-2024, en baisse de 14,1 millions de dollars ou 3,2 %. Au cours de la dernière décennie, le financement du secteur a diminué de 41 millions de dollars en tout, ou 8,7 %, par rapport au budget provincial de 2013-2014.

« Notre province poursuit dans la pire des directions », estime Judy Henley, présidente du SCFP-Saskatchewan. « Investir dans l’éducation postsecondaire, c’est investir dans l’avenir de notre province, et nos collèges et universités sont essentiels à la croissance de notre économie et à la rétention d’une main-d’œuvre qualifiée. À une époque où nous disposons d’un excédent record, nous devrions investir dans nos établissements postsecondaires, et non faire des compressions. »

Dans le budget de cette année, la subvention de fonctionnement à l’Université de la Saskatchewan est inférieure de 15,5 millions de dollars ou 5,6 % par rapport à l’année dernière. L’Université de Regina voit cette subvention diminuer de 5,5 millions de dollars ou 4,8 %; pour l’Université des Premières Nations du Canada, on parle aussi de 4,8 %. Avant le budget provincial, l’Université de Regina était déjà aux prises avec un trou budgétaire et envisageait des mesures de réduction des coûts de 5 à 7 %. Elle encourageait même ses professeur(e)s à prendre une retraite anticipée volontaire.

« Les collèges et les universités ont déjà augmenté les frais de scolarité, diminué les services et licencié du personnel au cours de la dernière décennie », rappelle Gail Lasiuk, présidente du SCFP 1975, le syndicat du personnel de l’Université de la Saskatchewan. « Le récent budget provincial ramène les mêmes choix difficiles. Le gouvernement prétend que son budget représente “une croissance qui profite à tout le monde”, mais, manifestement, ce “tout le monde” exclut bon nombre d’établissements postsecondaires. Il faut s’attendre à ce que les établissements augmentent les frais et procèdent à des compressions, encore une fois, tandis que le gouvernement est assis sur un excédent budgétaire record. »

Le SCFP représente plus de 3 300 membres œuvrant dans le secteur universitaire de la Saskatchewan. Ceux-ci sont membres du personnel de soutien, chargé(e)s de cours, boursières et boursiers postdoctoraux et assistant(e)s de recherche et d’enseignement.