Dans un contexte d’inégalité entre les genres et d’aggravation de la crise climatique, les déléguées du SCFP se sont jointes à des féministes et des syndicalistes du monde entier pour exercer des pressions en faveur de l’adoption de politiques mondiales pour lutter contre les changements climatiques catastrophiques et favoriser l’autonomie des femmes et des filles. Elles ont notamment réclamé une augmentation des investissements publics dans le secteur des soins, ainsi que pour assurer une transition juste.

La 66e session de la Commission sur la condition de la femme des Nations Unies (CCFNU) portait sur « la réalisation de l’égalité des genres et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte des politiques et programmes de réduction des risques liés aux changements climatiques, à l’environnement et aux catastrophes ». La session s’est déroulée du 14 au 25 mars.

Les déléguées du SCFP et de nombreuses autres femmes syndicalistes ont participé virtuellement en raison de la pandémie. Nous avons entendu des dirigeantes syndicales, des militantes du climat, des défenseuses des terres autochtones et des féministes du monde entier parler de toutes sortes de sujets allant de la transition juste au lien entre les changements climatiques et la violence fondée sur le genre.

Les membres de la délégation de l’Internationale des services publics et du Congrès du travail du Canada ont incité les gouvernements à reconnaître que, pour effectuer une transition juste et équitable et délaisser les industries polluantes, les femmes doivent absolument avoir un travail décent. L’investissement public dans l’économie des soins est au cœur de cette transition, y compris des emplois sûrs et syndiqués dans les soins de longue durée, les soins de santé et les services éducatifs à l’enfance.

Notre plaidoyer a été partiellement reflété dans la version finale des conclusions concertées. Ces priorités que les gouvernements sont censés mettre en œuvre couvraient de nombreux domaines, notamment :

  • la reconnaissance des normes pertinentes de l’Organisation internationale du travail sur le droit au travail et les droits du travail des femmes.
  • la reconnaissance que ces normes sont essentielles pour assurer une transition juste et la création de bons emplois écologiques.
  • la nécessité de mieux récompenser le travail de soins rémunéré et de remédier au fardeau inéquitable du travail de soins non rémunéré.
  • la reconnaissance de l’importance d’un salaire égal pour un travail de valeur égale.
  • des engagements à travailler à l’élimination de la violence et du harcèlement sexuel au travail.
  • la reconnaissance que l’égalité d’accès à l’assurance-maladie universelle et aux services publics est « fondamentale pour renforcer la résilience des femmes et des filles ».
  • la nécessité d’impliquer les travailleuses et leurs communautés dans les discussions qui affectent leurs moyens de subsistance.
  • la protection et la promotion des droits des femmes au travail, y compris le droit de se syndiquer et de négocier collectivement.
  • la reconnaissance du rôle des femmes autochtones et des syndicats autochtones dans la défense des droits de la personne.

Mais la lutte n’est pas finie. Les conclusions concertées n’ont pas reconnu la nécessité pour les pays riches et très pollueurs (comme le Canada) d’indemniser les pays les plus touchés par les changements climatiques pour les pertes et les dommages qu’ils subissent. Les conclusions sont également muettes sur la nécessité du désarmement et du réinvestissement du budget militaire dans les services publics et les énergies renouvelables. Comme l’a dit la secrétaire générale de l’Internationale des services publics, Rosa Pavanelli, « les bombes ne sont pas écologiques ».

Les syndicats, comme de nombreuses organisations de la société civile, restent préoccupés par la façon dont de nombreuses organisations ont été exclues de la session. Le SCFP et d’autres ont été initialement informés que l’accès à l’ONU serait limité aux représentantes des gouvernements. Or, à la dernière minute, le Secrétariat a annoncé que les organisations pourraient entrer à l’ONU pour la CCFNU.

À ce moment-là, il était trop tard pour les personnes résidant à l’extérieur de New York de participer à la session en personne. Cela a été particulièrement désavantageant pour les militantes de l’hémisphère sud, en plus de renforcer la grande influence du secteur privé sur les travaux de la CCFNU. Nous veillerons à ce que cela ne crée pas un précédent pour la participation de la société civile aux prochaines sessions de la CCFNU.

Malgré les défis, notre délégation a terminé la semaine avec de nouveaux outils pour plaider en faveur d’une réponse aux changements climatiques qui transforme la problématique hommes-femmes et qui soit favorable aux travailleuses et aux travailleurs. Le SCFP continuera de demander au Canada et aux acteurs internationaux de mettre fin à la violence en milieu de travail, d’investir dans les services publics et de favoriser la création d’emplois verts décents et de grande qualité.

Pour en savoir plus sur la session, consultez le blogue de l’Internationale des services publics portant sur la CCFNU.