Le rapport du vérificateur général de la Nouvelle-Écosse sur les garderies accréditées démontre ce que les éducatrices de la petite enfance (EPE) affiliées au SCFP savaient déjà : s’ils marchent bien comme mécanismes réglementaires pour les restaurants et les supermarchés, l’accréditation et l’inspection ne remplacent pas un bon système d’éducation public qui commence au préscolaire.
En outre, lorsqu’un besoin urgent se fait sentir, comme lorsque le gouvernement McNeil a lock-outé les élèves cette semaine, la santé et la sécurité de nos enfants tiennent plus de la figure de style que de la réalité.
Parlons des inspections dans les garderies familiales « approuvées ». Le ministère n’arrive pas à respecter sa propre politique, même si seulement 25 pour cent des garderies requièrent une inspection. Il n’y a pas de quoi être réconforté quant aux infractions « prioritaires », comme la vérification des antécédents criminels et du registre de l’enfance maltraitée. Que se passe-t-il dans les garderies familiales non approuvées que fréquente la majorité des enfants néo-écossais ?
Comme le souligne le vérificateur général, on ne peut pas définir ce que c’est d’avoir ou d’améliorer des services de garde « accessibles » et « abordables ». Sans définition ni point de départ, impossible de suivre et de mesurer les efforts du gouvernement en vue d’améliorer les services de garde.
Nous ne sommes pas surpris par cette absence de comparatif. Personne, pas même le vérificateur général, ne sait ce qui est advenu des recommandations de l’examen « A Great Place to Grow » [« un endroit où il fait bon grandir »] mené par le provincial. Entre le tablettage de ce rapport, les budgets d’austérité, les conflits vicieux avec les enseignants et notre industrie du cinéma qui lève les voiles, il semble bien que la Nouvelle-Écosse ne soit pas du tout un endroit où il fait bon grandir.
En réalité, notre gouvernement s’attaque au manque chronique de places en garderie en poussant les familles vers les autres provinces, en réduisant la taille du secteur public, en éliminant des emplois détenus majoritairement par des femmes et en coupant toutes les options de celles-ci pour les contraindre à rester à la maison. Quel impact tout cela aura-t-il sur l’écart salarial en Nouvelle-Écosse ?
Le gouvernement dépense 40 millions de dollars en subventions salariales ; il gaspille l’argent de nos impôts sur des garderies commerciales, où cet argent se retrouve en partie dans la marge bénéficiaire d’exploitants privés. Le vérificateur général constate que les subventions pour le salaire des EPE n’ont pas d’effet sur le recrutement et la rétention. Il ajoute que les subventions aux parents qui n’ont pas les moyens de se payer des services de garde sont parmi les plus basses au pays.
Le SCFP sait que les provinces rencontrent régulièrement le ministre fédéral de la Famille, de l’Enfance et du Développement social, Jean-Yves Duclos, pour mettre au point le cadre du programme national de garderies. Le moment est venu de dire à nos députés fédéraux et provinciaux que nous avons besoin d’un système public de garderies pour :
- rendre les services d’apprentissage et de garde abordables et accessibles à tous les enfants;
- bien rémunérer les éducatrices, pour que celles-ci voient dans ce domaine un choix de carrière viable;
- ramener la qualité de l’enseignement, de l’apprentissage et des soins au centre des considérations politiques, parce que c’est le plus important.