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Mille litres d’eau publique ont été accueillis par des applaudissements à Détroit, où 120 000 citoyens sont confrontés à une crise de l’eau et des droits de la personne. 

Paul Moist, Président national du SCFP, a rejoint Maude Barlow, Présidente nationale du Conseil des Canadiens et d’autres militants au sein d’un convoi qui a effectué le trajet entre Windsor et Détroit pour y livrer cette eau. Il s’agissait d’une manifestation de soutien et de solidarité envers les gens de Détroit dont l’approvisionnement en eau a été coupé.

Album photo : Convoi de l’eau de Détroit

En avril, le Service de l’eau et des égouts de Détroit a commencé à ne plus approvisionner en eau, les gens qui accusaient du retard dans le paiement de la taxe d’eau, une décision affectant plus de 15 000 foyers. La ville qui éprouve d’importantes difficultés financières a déclaré faillite, à la suite de quoi de nombreuses personnes sont parties vers les banlieues ou d’autres villes, ce qui a considérablement affecté les revenus fiscaux de la ville et a laissé l’infrastructure publique – comme les systèmes d’eau et d’eaux usées – dans un grand état de délabrement. Les gens qui sont demeurés à Détroit, surtout des Afro-américains et des bas salariés, ont vu la facture de leurs services publics augmenter de plus de 119 % au cours des 10 dernières années.

Afin d’attirer l’attention sur cette crise, le chapitre de Windsor du Conseil des Canadiens a mis sur pied ce convoi d’eau. Six véhicules sont partis de Windsor avec 1 000 litres d’eau publique. Ils ont traversé la frontière Canada - États-Unis et ont ensuite rejoint un groupe de militants américains pour participer à une manifestation qui a eu lieu au centre-ville de Détroit.

« Si les banques de Wall Street ont pu être sauvées, les citoyens de Détroit devraient eux aussi pouvoir recevoir de l’aide de leurs gouvernements », a dit Paul Moist aux manifestants rassemblés devant la célèbre statue Spirit of Detroit.

En raison de la pression publique, quelques jours seulement avant le départ du convoi, le Service de l’eau a annoncé qu’il suspendait les interruptions de service, mais pour une période de 15 jours seulement.

Paul Moist demandé à la ville de Détroit de mettre fin à ces coupures de service de façon permanente, parce le droit à l’eau est un droit de la personne. Il demande aussi que la ville abandonne son projet de privatisation des services d’eau de Détroit. « Les tarifs de l’approvisionnement en eau doivent être abaissés et les coupures doivent cesser », a lancé M Moist.

Après la manifestation, le convoi a livré son eau à l’église épiscopale St. Peter où des paroissiens ont établi une station d’eau publique à l’intention des personnes touchées par les coupures de service.

Patrick Hannon, Vice-président à la diversité (travailleurs LGBT) du SCFP Ontario était l’un des militants du SCFP qui ont pris part au convoi. M Hannon est né et a été élevé à Détroit. « L’eau est une nécessité et le droit des gens à l’eau ne peut être bafoué, a dit M Hannon. Empêcher les plus démunis d’avoir accès à l’eau est non seulement honteux et irresponsable, c’est aussi une démonstration de la façon dont les gouvernements ont cessé de fonctionner et d’être au service des citoyens ».

Le convoi de l’eau a été abondamment couvert par les médias et a contribué à susciter de l’intérêt à l’échelle internationale. Catarina de Albuquerque, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit à l’eau potable et à l’assainissement a averti que ces coupures de service à grande échelle constituaient une violation des droits de la personne. L’Internationale des services publics, le représentant mondial des syndicats du secteur public, auquel le SCFP est affilié, demande aussi au gouvernement américain de travailler avec les autorités locales au règlement de cette crise à la restauration du service public d’eau.

Paul Moist a réitéré cette demande et a affirmé aux citoyens de Détroit que les membres du SCFP et tous les militants canadiens de la justice sociale défendaient un accès à de l’eau publique pour tous les citoyens de Détroit. « Notre solidarité, comme travailleurs et citoyens qui croient en l’eau publique, est ce qui nous unit toutes et tous », a déclaré M Moist.

Photos : Conseil des Canadiens