La vérificatrice générale Kim Adair a décrit une crise de violence au travail dans les écoles publiques de la Nouvelle-Écosse dans son rapport publié aujourd’hui. Dans ce rapport, intitulé « Preventing and Adressing Violence in Nova Scotia Public Schools », la vérificatrice générale reprend la recherche réalisée par le SCFP-Nouvelle-Écosse, mais ignorée par le bureau de la ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Becky Druhan. Le SCFP-Nouvelle-Écosse demande au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de prendre immédiatement des mesures pour contrer la violence, y compris la tenue de consultations urgentes avec tous les syndicats dont des membres travaillent dans les écoles.
Le SCFP-Nouvelle-Écosse, qui représente plus de 5 000 membres du personnel de soutien scolaire dans l’ensemble de la province, a été exclu des discussions sur la violence dans les écoles. En outre, même lorsque d’autres syndicats ont été consultés, les demandes de participation du SCFP n’ont reçu aucune réponse de la ministre Druhan.
« La vérificatrice générale tire les mêmes conclusions sévères que celles qu’on essaie de faire valoir auprès du ministère depuis des années. Pourquoi les travailleurs et travailleuses, les parents ou les élèves devraient-ils croire que tout va changer maintenant? En ignorant les tentatives du SCFP à partager les nombreuses données que nous avons recueillies sur ce sujet et à ajouter les voix de nos membres aux discussions sur cette question, le gouvernement néo-écossais indique que la violence dans les écoles et les plus 5 000 membres du personnel de soutien scolaire à travers la province ne font pas partie de ses priorités », a déclaré Nan McFadgen, présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse.
Selon une déclaration du cabinet de la ministre, le ministère travaille avec le Nova Scotia Teachers Union (NSTU) et la Public School Administrators Association of Nova Scotia (PSAANS). Or, le ministère a récemment empêché toute sortie sur les conclusions du rapport à l’extérieur du cabinet de la ministre.
« Le ministère ne peut pas continuer à bâillonner les travailleurs et travailleuses. Les membres du SCFP-Nouvelle-Écosse doivent composer avec de la violence au travail tous les jours, tout comme leurs collègues du NSTU, de la PSAANS et du Nova Scotia Government and General Employees Union », a déclaré Mme McFadgen.
Plus de 600 incidents ont été signalés au Halifax Regional Centre for Education de septembre 2023 à mars 2024, seulement. Près de 70 % de ces signalements provenaient de membres du personnel de soutien scolaire représentés par le SCFP.
« La ministre, en excluant spécifiquement le personnel de soutien scolaire, envoie un message très fort à nos membres : la sécurité, le bien-être et les droits de la personne de milliers de personnes travaillant dans les écoles publiques de cette province ne lui tiennent pas à cœur », a déclaré Nelson Scott, président du Conseil des syndicats scolaires de la Nouvelle-Écosse (NSSBCU) et du SCFP 5050.
Selon un sondage réalisé en 2022, 43 % des membres du personnel de soutien scolaire représentés par le SCFP ont déclaré ne pas avoir l’impression que leur employeur en fait assez pour prévenir la violence au travail. Plus étonnant encore : 50 % ont déclaré n’avoir même pas reçu de réponse aux signalements de violence au travail. Ces chiffres proviennent directement des rapports que le SCFP a tenté de communiquer au ministère.
Or, maintenant, avec la publication du rapport de la vérificatrice générale, nul ne peut nier l’ampleur de cette crise et l’incapacité totale du ministère, des centres régionaux pour l’éducation (CRÉ) et du Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) à surveiller, à prévenir ou à gérer les incidents de violence dans les écoles. Le SCFP-Nouvelle-Écosse demande à nouveau au ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance de travailler avec toutes les organisations représentant les travailleurs et travailleuses de ce secteur alors qu’il va de l’avant sur cette question.
« “Les écoles fonctionnent parce qu’on fonctionne” : ce n’est pas seulement un slogan de négociation. C’est un fait. Nos membres sont essentiels au fonctionnement fluide et sécuritaire des écoles publiques, et il est temps que la ministre le reconnaisse », a déclaré M. Scott. « Le personnel de soutien scolaire subit de la violence au travail tous les jours, pourquoi nos voix n’ont-elles pas d’importance pour la ministre Druhan? »