Deux nouveaux projets de loi déposés cette semaine à la Chambre des communes pourraient renforcer considérablement les droits à la négociation et à la pension des travailleurs canadiens.
Le député fédéral Scott Duvall, porte-parole du NPD en matière de travail, a déposé jeudi le projet de loi C-258, qui interdirait l’utilisation de briseurs de grève dans les lieux de travail sous réglementation fédérale pendant les grèves et les lock-out. « L’utilisation de briseurs de grève réduit le pouvoir de négociation des travailleurs et nuit aux relations de travail. Nous devons respecter et garantir le droit à la libre négociation collective au Canada », a déclaré Scott Duvall.
Le SCFP est tout à fait d’accord. « Pendant trop longtemps, nos lois ont permis aux gouvernements et aux chefs d’entreprise de saboter la négociation collective libre et équitable en recourant à des travailleurs de remplacement pendant une grève ou un lock-out », a déploré le président national du SCFP, Mark Hancock.
« Le SCFP est fier d’appuyer le projet de loi C-258, car celui-ci renforce le droit des travailleurs de négocier pour avoir des emplois sécuritaires et stables et améliorer leur vie. « Nous espérons qu’il sera adopté rapidement et qu’il servira d’exemple aux provinces récalcitrantes », a ajouté le secrétaire-trésorier national du SCFP, Charles Fleury.
Scott Duvall a également déposé le projet de loi C-259, qui corrigerait certaines injustices flagrantes dans les lois canadiennes sur la faillite et l’insolvabilité. Actuellement, lorsqu’une entreprise fait faillite ou devient insolvable, les créanciers comme les banques et les investisseurs sont payés avant les régimes de retraite des salariés. Récemment, on a vu à quel point les lois canadiennes ne favorisent pas les travailleurs : Sears Canada a déposé une demande de protection contre la faillite, licencié 3000 travailleurs et annulé ses paiements aux régimes de retraite et d’avantages sociaux, tout en distribuant plus de 1,3 milliard de dollars aux actionnaires et 9,2 millions de dollars en primes à ses dirigeants.
Le projet de loi de Scott Duvall mettrait fin à ce genre d’injustices et protégerait les pensions et les avantages sociaux des travailleurs canadiens en cas de faillite de leur entreprise.
« Les travailleurs, sans qui les entreprises ne seraient rien, ne devraient pas perdre la retraite pour laquelle ils ont cotisé lorsqu’une entreprise fait faillite, et ils ne devraient certainement pas être les derniers à être dédommagés, après les investisseurs et les banquiers de Bay Street », a souligné Mark Hancock.
« Il est temps de rééquilibrer le système et de s’assurer que tous les travailleurs canadiens soient protégés contre le vol de leur pension », a conclu Charles Fleury.