Lors d’une assemblée tenue le 9 novembre 2023, les membres du SCFP 160, le syndicat des cols bleus de la Ville de Prince Albert, en Saskatchewan, ont voté à 80 % en faveur de moyens de pression pouvant aller jusqu’au retrait complet des services.
« Nous tenons à souligner que nous ne sommes pas encore en position de grève légale », précise Leslie Mourot Bartley, qui préside la section locale. « Il y a plusieurs étapes à franchir avant le déclenchement d’une grève, à commencer par la déclaration d’une impasse, la conciliation obligatoire et une entente sur les services essentiels. Nous espérons que ce vote enverra un message clair à l’employeur, afin que nous puissions conclure une convention collective équitable pour les deux parties, sans moyens de pression. »
Les membres du SCFP 160 n’ont plus de contrat de travail depuis le 31 décembre 2021. La Ville fait pression pour obtenir plusieurs concessions, notamment une réduction du nombre de congés de maladie, des modifications aux règles de rappel pour les heures supplémentaires et des changements aux horaires de travail dans certaines classes d’emplois. En outre, l’employeur n’a pas donné suite à plusieurs propositions syndicales raisonnables, comme la fourniture d’une cafetière, d’un réfrigérateur et d’un micro-ondes dans les salles de repos ou l’ajout d’une disposition relative au congé en cas de violence familiale.
« L’employeur pointe du doigt d’autres offres salariales à travers la province en disant que la sienne est meilleure, mais il ignore le fait que ces ententes comportent des améliorations significatives au-delà des salaires, comme une bonification de l’assurance maladie complémentaire et des vacances, de nouvelles grilles salariales, une augmentation des primes ou des améliorations normatives, ajoute Leslie Mourot Bartley. Plusieurs grandes villes sont en négociation en ce moment, dont Saskatoon, Weyburn et Meadow Lake. »
« La négociation collective est un processus qui ne fonctionne que lorsque les deux parties sont prêtes à mettre un peu d’eau dans leur vin pour parvenir à une entente. Notre équipe de négociation est disposée à rechercher des compromis qui conviennent aux deux parties, mais il va falloir que l’employeur assouplisse ses positions, considérablement. »
Le SCFP 160 représente la main-d’œuvre des stations de traitement de l’eau potable et des eaux usées, du service d’assainissement, des parcs et loisirs, de la voirie, de l’exploitation des patinoires et des cimetières, en plus des concierges de toutes les installations municipales, des mécaniciens et mécaniciennes du parc automobile et du personnel de maintenance de l’aéroport.
Bien que certains de ces services puissent être jugés essentiels en vertu de la Loi sur l’emploi de la Saskatchewan, il n’existe aucune entente sur les services essentiels en ce moment. Si les deux parties ne parviennent pas à s’entendre sur le nombre de postes jugés essentiels, la Commission des relations de travail de la Saskatchewan devra trancher.