En réponse à la crise des soins de santé qui s’aggrave en Ontario, le lundi 24 février, à 10 h, devant l’hôpital St. Michael’s, le personnel hospitalier, les militant(e)s en santé et de la communauté ont déclaré leur opposition face à l’élimination d’au moins 750 postes. Ces coupes, dans un hôpital déjà en manque de personnel, augmenteront les temps d’attente et auront des répercussions sur la qualité des soins.
« Ces suppressions d’emplois auront des conséquences dévastatrices », a déclaré Michael Hurley, président du Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario du Syndicat canadien de la fonction publique (CSHO-SCFP). « Cet hôpital joue un rôle essentiel à Toronto, mais il diminue grandement son personnel à un moment où la demande de services est en hausse. Le sous-financement continu du gouvernement Ford pousse à leurs dernières limites les hôpitaux de l’Ontario. Les conséquences se voient dans la souffrance des malades et des personnes qui les aiment. »
Malgré une demande en croissance rapide, c’est en Ontario que l’on compte le moins de lits d’hôpitaux par habitant au pays ainsi que le financement des soins de santé le plus faible par habitant de toutes les provinces. C’est également en Ontario que le nombre de membres du personnel hospitalier par patient(e) est le plus bas. Parce que leur financement est inférieur à leurs coûts opérationnels, les hôpitaux de l’Ontario connaissent un déficit combiné de plus de 800 millions de dollars cette année.
Un système de santé en crise
Dans les sondages d’opinion publique, la population ontarienne classe les soins de santé comme étant l’enjeu le plus important, mais le gouvernement continue de réduire et de privatiser les services essentiels.
« La politique de financement des hôpitaux du gouvernement Ford laisse tomber des communautés partout dans la province », a affirmé Sharon Richer, secrétaire-trésorière du CSHO. « 250 000 personnes sont en attente d’une chirurgie. Chaque jour, 1 850 personnes reçoivent des soins sur des civières dans les couloirs des hôpitaux. Les urgences ferment régulièrement. Le personnel hospitalier n’accepte pas cela pour la population ontarienne. »
Depuis son entrée en fonction, le gouvernement Ford augmente le financement des hôpitaux à un rythme qui ne suit pas l’inflation, la croissance démographique, le vieillissement ou la hausse du coût des médicaments et des technologies médicales.
« Ce gouvernement peut imaginer financer un tunnel de 100 milliards de dollars que personne n’a demandé, mais il refuse de financer les coûts réels d’un service essentiel comme nos hôpitaux, mentionne Michael Hurley. On doit discuter d’un plan pour augmenter le personnel hospitalier, procéder aux chirurgies des personnes en attente, offrir un lit aux personnes sur des civières dans les couloirs et répondre aux demandes d’une population croissante et vieillissante. On veut avoir cette discussion de toute urgence. »
Les militant(e)s en santé préviennent que ces mises à pied font partie d’un effort plus vaste de privatiser d’autres services et ainsi créer un système à deux vitesses où seules les personnes qui peuvent payer ont accès rapidement à des soins.