Les travailleuses et travailleurs du Calgary Drop-In and Rehab Centre demandent à leurs collègues de se regrouper pour se syndiquer après des années de conditions de travail dangereuses, de salaires invivables et de pratiques d’embauche obscures et inéquitables.

Malgré son travail communautaire inestimable, le personnel du centre est gravement sous-rémunéré. Les travailleuses et travailleurs sociaux à temps plein sont payés en dessous du plafond de revenu déterminant le besoin impérieux en Alberta. Bien qu’ils soient de garde 24 heures sur 24, ces gens ne reçoivent pas de prime de poste lorsqu’ils travaillent le soir ou la nuit. Parallèlement, les cadres supérieurs touchant un salaire oscillant entre 160 000 $ et 299 000 $, selon les données de l’Agence du revenu du Canada.

« Nous ne faisons pas ce boulot pour l’argent », précise un employé du Calgary-Drop-In Centre qui préfère garder l’anonymat afin d’éviter toutes représailles de la part de l’employeur. « Nous le faisons parce que nous nous soucions de notre communauté et que nous voulons aider les plus vulnérables de la société, mais nous avons quand même besoin de manger. Nous sommes restés silencieux trop longtemps. Quelque chose doit changer, et la seule façon d’y arriver, c’est de se regrouper. »

Le personnel de ce centre d’accueil côtoie une clientèle ayant des problèmes de santé mentale complexes, notamment la dépendance. Les problèmes de toxicomanie et les empoisonnements aux drogues ont rendu un travail de première ligne difficile encore plus dangereux et mentalement épuisant.

« Il y a des jours où, sur le terrain, nous croisons plusieurs surdoses, mais on s’attend simplement à ce que nous continuions à travailler sans même faire une pause, explique un autre employé du centre. Nous tissons des relations solides avec les gens auprès de qui nous intervenons. Découvrir que quelqu’un qui vous est cher est décédé d’une surdose, c’est bouleversant et traumatisant. Nous n’avons pas les soutiens en santé mentale et émotionnelle pour surmonter ce genre de traumatisme. »

Le personnel du Calgary Drop-In Centre se bat pour un milieu de travail équitable et sécuritaire. Il a décidé de rendre sa campagne syndicale publique afin de dissiper la peur et de faire comprendre aux centaines d’employés et d’employées qu’une solution est à portée de main. Les travailleuses et travailleurs du Calgary Drop-In Centre sont encouragés à contacter Colette Singh (csingh@scfp.ca) ou Dominique Damian-Wallace (dominique.dw@gmail.com) pour plus d’informations sur la campagne syndicale et l’adhésion au syndicat.

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