Après un délai d’un an et neuf mois de négociation, une demande de conciliation a été déposée par le SCFP 5479, qui représente le personnel assurant la sécurité dans la plupart des hôpitaux de la Nouvelle-Écosse.
« Depuis près de deux ans, les agent(e)s de sécurité employé(e)s par Paladin se battent pour rédiger une première convention collective après avoir voté à près de 90 % en faveur de l’adhésion au SCFP », a déclaré Bev Strachan, conseillère syndicale du SCFP. « Paladin a retardé ce processus à chaque occasion en déposant des plaintes auprès de la Commission des relations de travail et en interjetant appel des décisions. Maintenant, l’entreprise essaie d’acheter ces travailleuses et travailleurs plutôt que de régler leurs préoccupations et d’atténuer des risques bien réels. »
Outre les bas salaires, la santé et la sécurité sont les principales préoccupations des membres du SCFP 5479 qui travaillent pour Paladin Security. Les travailleuses et travailleurs reçoivent une journée de formation en personne et suivent des modules en ligne avant d’intégrer leur poste d’agent(e) de sécurité dans les hôpitaux. Cette journée et ces modules ne sont pas conformes à la formation donnée aux autres membres du personnel de l’hôpital, tels que les infirmières et infirmiers, et plus particulièrement, à la formation à l’intervention non violente en cas de crise. Ce manque de conformité peut générer plus de confusion que nécessaire. « Tout le monde savait en postulant que le travail serait difficile et parfois dangereux », a déclaré Nicholas Degenstein, vice-président du SCFP 5479. « Par contre, on ne s’attendait pas à recevoir le strict minimum de formation et aucun équipement de protection. Quand on pense aux agent(e)s de sécurité, on s’imagine généralement quelqu’un avec un gilet de protection, voire avec une ceinture tactique et des outils de protection. »
« On n’a rien de tout ça. On ne reçoit ni gilets ni gants de protection, et souvent les radios ne fonctionnent même pas. Comment peut-on s’attendre à ce qu’on protège le personnel hospitalier et les patient(e)s si on ne dispose même pas de l’équipement nécessaire pour notre protection? », a-t-il ajouté. Les membres du SCFP 5479 sont des employé(e)s de Paladin Security, qui fait de la sous-traitance pour la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse. Ces travailleuses et travailleurs sont embauché(e)s pour travailler dans la plupart des hôpitaux de la Nouvelle-Écosse. Paladin affirme que la Régie est ultimement responsable des salaires et des protections de son personnel. Pourtant, le personnel de sécurité au service d’IWK Health, qui relève aussi de la Régie, bénéficie déjà de meilleurs salaires et protections.
Contrairement aux employé(e)s de Paladin, les travailleuses et travailleurs d’IWK Health reçoivent une formation aux côtés de leurs collègues du personnel hospitalier ainsi que des équipements de protection tels que des gilets pare-balles si un incident violent est déjà survenu par le passé. « On ne devrait pas attendre qu’une tragédie se produise avant d’accorder la priorité à la sécurité du personnel et des patient(e)s », a déclaré Nan McFadgen, présidente du SCFP-Nouvelle-Écosse. « Ces travailleuses et travailleurs méritent un équipement et une formation appropriés pour faire leur travail correctement. Paladin semble penser qu’il suffira de leur offrir quelques dollars d’augmentation par rapport au salaire minimum qu’elle leur verse déjà pour les empêcher de soulever des préoccupations tout à fait valables en ce qui a trait à la sécurité. Aujourd’hui, l’entreprise a découvert que ce n’est pas le cas. » « Vous ne pouvez pas acheter notre sécurité », a déclaré Nicholas Degenstein.
« On a préparé un plan complet de santé et de sécurité, puis on l’a présenté à l’équipe de Paladin. Or, au lieu de le prendre au sérieux, l’entreprise a répondu en promettant de respecter la Loi sur la santé et la sécurité, ce qui est déjà obligatoire, et d’augmenter les salaires. L’entreprise n’a rien offert d’autre. Elle a complètement ignoré toutes nos préoccupations comme si ces quelques dollars de plus par heure allaient aider lorsqu’on n’a pas les bons équipements pour se protéger au travail. »
« Le personnel de sécurité dans nos hôpitaux relève à parts égales de Paladin et de la Régie », a déclaré Nan McFadgen, « et il est temps que les deux assument leurs responsabilités. Paladin serait-elle capable de fonctionner tous les jours sans disposer des outils nécessaires à son travail? Et la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse? Je ne pense pas. » En plus des enjeux de santé et de sécurité, les membres du SCFP 5479 se battent pour bénéficier d’une couverture médicale complète et de congés de maladie. À l’heure actuelle, Paladin offre son propre régime et a choisi d’ignorer le plan proposé par le SCFP.
Le régime offert par Paladin ne couvre pas certains soins médicaux essentiels, comme les soins de la vue et les soins dentaires, et n’offre pas une assurance médicaments complète, ce qui soulève des préoccupations quant au fardeau que peuvent engendrer des dépenses imprévues, d’autant plus que les salaires sont faibles. En plus des préoccupations relatives au régime d’avantages sociaux, Paladin offre seulement trois jours de congé de maladie par année à tout son personnel à temps plein : les travailleuses et travailleurs de sécurité doivent souvent faire fi de leurs problèmes de santé et se présenter au travail pour éviter d’être pénalisé(e)s. « Il arrive que nos membres soient forcés d’aller travailler même en étant malades », a déclaré Nicholas Degenstein. « Ces membres n’ont plus le choix une fois leurs jours de congé de maladie épuisés. On gagne à peine le salaire minimum pour la plupart. On ne peut pas se permettre de manquer une journée de travail, alors on y va. L’indemnisation n’est même pas suffisante lorsqu’on utilise une journée de maladie. On travaille des quarts de 12 heures, mais les congés de maladie ne couvrent que 8 heures de travail. On perd au change, congés de maladie ou pas, et beaucoup de familles ne peuvent pas absorber cette perte de revenu. C’est encore pire pour les travailleuses et travailleurs à temps partiel qui ne reçoivent qu’un seul jour de congé de maladie par an. »
« Et ce n’est que la pointe de l’iceberg », a déclaré Bev Strachan. « Paladin a rejeté la plupart des propositions, si ce n’est toutes. Plus d’argent, c’est la seule chose que l’entreprise offre; comme si c’était suffisant pour compenser le manque de sécurité, d’avantages médicaux, de congés de maladie, de jours de vacances, de régime de retraite et toute une liste d’autres problèmes. L’argent ne peut pas tout régler, et il est temps que Paladin et la Régie s’en rendent compte et démontrent une véritable intention de négocier une convention équitable avec ces travailleuses et travailleurs. »