Partout en Saskatchewan, les divisions scolaires ont annoncé des réductions de programmes et des mises à pied. Le 14 juin 2022, les travailleuses et travailleurs de l’éducation membres du SCFP ont rencontré le ministre de l’Éducation pour exiger une augmentation du financement du secteur.

« Investir dans l’éducation, c’est investir dans l’avenir de la Saskatchewan », résume Rob Westfield, président du Comité directeur des travailleuses et travailleurs de l’éducation du SCFP-Saskatchewan. « L’enveloppe provinciale actuelle oblige les divisions scolaires à faire des coupes. Or, nos enfants méritent mieux. Nous implorons le gouvernement de prendre des mesures immédiates pour augmenter le financement de l’éducation publique, afin que nos enfants aient droit aux soutiens dont ils ont besoin pour réussir leur année scolaire 2022-23. »

M. Westfield était accompagné de travailleuses et de travailleurs de la Division scolaire catholique du Grand Saskatoon, de la Division scolaire Good Spirit, de la Division scolaire Chinook et de la Division scolaire publique South East Cornerstone.

Omar Murray, président du SCFP 4754 et chauffeur d’autobus a la Division scolaire Chinook, a parlé de l’impact de la hausse du prix de l’essence sur les divisions scolaires.

« À cause de cette hausse, notre division fait face à un déficit encore plus grand et ce sont les élèves qui en paient le prix, explique-t-il. Lorsqu’une division scolaire doit absorber les coûts supplémentaires combinés de l’inflation et du sous-financement, les élèves en souffrent, les programmes en souffrent et, surtout, la valeur et la qualité de l’éducation en souffrent. Ma division scolaire, elle, coupe les équivalents temps plein de nos aides-éducatrices et aides-éducateurs. On nous a dit à maintes reprises que les divisions scolaires ont l’autonomie de choisir où va le financement. Mais c’est le gouvernement qui tient les cordons de la bourse, qui oblige les divisions scolaires à prendre de mauvaises décisions, et ce sont nos enfants qui en pâtissent au bout du compte. »

Jeannie Taylor est la présidente de la section locale 4869 du SCFP, qui représente plus de 200 membres du SCFP à la division scolaire South East Cornerstone. Sa division scolaire a annoncé des coupes importantes dans le personnel enseignant, les bibliotechniciennes et bibliotechniciens et les postes de concierge flottants qui ont été ajoutés pendant la pandémie.

« Je suis déçue du manque de financement du gouvernement provincial pour l’éducation, dit-elle. Cela me fait sentir sans importance en tant que travailleuse de l’éducation. Nous faisons fonctionner les écoles avec moins depuis de nombreuses années. Cela m’attriste de voir ce que nous ne pouvons plus offrir à nos élèves en termes de fournitures et de programmes. Chaque bibliothécaire, dans chaque école de notre division, a vu ses heures réduites de neuf pour cent pour l’année scolaire 2022-23. Cela signifie que la bibliothèque sera moins disponible pour l’usage des élèves. L’endroit où ceux-ci vont pour parfaire leur éducation par la lecture et l’utilisation de l’ordinateur ne sera plus accessible pendant des périodes où ils peuvent en avoir besoin. »

Karla Sastaunik, présidente de la section locale 4784 du SCFP, vient de terminer sa 35e année scolaire comme aide-éducatrice à la Division scolaire Good Spirit. Elle a vu de ses propres yeux l’impact des compressions gouvernementales sur les élèves.

« Avant, je travaillais 6,5 heures par jour, mais lorsque le gouvernement du Parti de la Saskatchewan a refusé de financer augmentations de salaire négociées des enseignants, je suis passée à 5,75 heures. Aujourd’hui, le maximum est de 5,5 par jour. Cela a eu un impact sur ma vie et me cause des difficultés financières, à moi et à ma famille. Cette réduction fait en sorte que certains membres du personnel commencent la journée tôt et partent tôt, tandis que d’autres commencent tard et restent plus tard pour couvrir les élèves qui ont besoin de soutien ou de supervision avant et après la cloche. Beaucoup de mes membres ont un deuxième emploi pour joindre les deux bouts. La réduction des heures a un impact sur les élèves. Les jeunes ne reçoivent pas l’éducation qu’ils méritent. »

Teresa Hitchings est présidente de la section locale 2268 du SCFP et bibliotechnicienne pour la Division scolaire catholique du Grand Saskatoon.

« Le gouvernement dit que les écoles devraient utiliser leurs réserves pour compenser le manque de financement, dit-elle, mais certaines divisions scolaires le font depuis plus d’une décennie; le puits est à sec. Beaucoup ont déclaré qu’elles utiliseraient l’attrition pour compenser, allant même jusqu’à prétendre que “l’attrition n’est pas une perte de personnel”. Nous savons que c’est faux. Tout se résume aux mathématiques de base enseignées aux élèves de la maternelle : si on a trois pommes et qu’on en enlève une, on en a moins. L’attrition a un impact direct sur l’apprentissage des élèves. Le temps passé en classe ne concerne pas seulement celui de l’enseignante ou du personnel de soutien dans la classe; il est lié au temps passé avec chaque élève dans un modèle d’apprentissage individuel. Avec moins d’enseignantes et d’enseignants, les classes sont plus grandes et on a moins de temps à consacrer à chaque élève. »

« Nous sommes préoccupés par l’impact que le manque de financement continue d’avoir sur le niveau d’éducation que reçoivent les élèves, ajoute-t-elle. La taille des groupes a connu une croissance sans précédent, sans que le soutien en classe augmente. Un grand groupe augmente la probabilité que des élèves passent entre les mailles du filet. Le personnel de soutien à l’éducation adore travailler avec nos élèves. Pour lui, qu’un seul élève passe entre les mailles du filet, c’est un de trop. »

« Les travailleuses et travailleurs de l’éducation membres du SCFP-Saskatchewan continueront de défendre l’éducation publique et de lutter pour un environnement éducatif de qualité pour tous les enfants, conclut Rob Westfield. J’encourage tous ceux et celles qui s’inquiètent de l’état de l’éducation publique à contacter leur député pour exiger une augmentation du financement. »