Malgré l’indignation populaire, le gouvernement Ford a adopté le projet de loi 47 aujourd’hui. Ce faisant, il défait la plupart des lois du travail provinciales, réduit le salaire des moins bien nantis et supprime deux jours de congé de maladie avec solde pour les travailleurs qui n’ont pas de convention collective.

« La semaine dernière, le gouvernement Ford a annoncé des réductions d’impôts pour les Ontariens les plus riches », rappelle Candace Rennick, secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario. « Aujourd’hui, il rend la vie des travailleurs et de leurs proches beaucoup plus ardue. C’est tout simplement immoral. Les travailleurs et leurs proches se débattent pour suivre, et voilà que le premier ministre vient aggraver leur situation. M. Ford n’arrête pas de dire qu’il est pour “le peuple”, mais on constate de plus en plus clairement que c’est faux. »

Avec l’adoption du projet de loi 47, les travailleurs perdent deux jours de congé de maladie payés et la hausse du salaire minimum prévue le 1er janvier 2019, mais ce n’est pas tout :

  • la loi oblige les travailleurs à présenter un mot de leur médecin, alors que les médecins décrient le fardeau coûteux de cette approche pour le système de santé;
  • elle élimine l’obligation pour l’employeur de rémunérer les travailleurs à temps partiel au même taux que les travailleurs à temps plein effectuant les mêmes tâches;
  • elle lève l’exigence de notification équitable des changements d’horaire;
  • elle supprime les protections pour les travailleurs intérimaires;
  • elle supprime les protections contre les employeurs qui tentent d’exploiter leurs employés en les classant à tort comme des sous-traitants;
  • elle rend plus difficile l’adhésion à un syndicat;
  • enfin, elle met la sécurité des travailleurs en danger en réduisant les ratios d’apprentis et en supprimant une obligation légale liant ces ratios aux taux d’accidents dans les métiers spécialisés.

Selon de récents sondages, 77 pour cent des Ontariens sont favorables aux congés de maladie payés et à des lois du travail équitables. Plus de 65 pour cent appuient l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure.

« Les Ontariens ont clairement fait savoir qu’ils n’ont pas d’intérêt dans un gouvernement qui exploite les travailleurs. Il est honteux que le premier ministre Ford refuse de les écouter », conclut Mme Rennick. « Nous avons besoin d’une économie qui fonctionne pour tout le monde, pas seulement pour l’élite. Le SCFP-Ontario continuera de se battre pour améliorer le sort des travailleurs. »