Le gouvernement progressiste-conservateur du Manitoba va de l’avant avec son projet de construire des écoles en utilisant un modèle irresponsable, coûteux et problématique, déclare le SCFP-Manitoba.

« Le gouvernement Stefanson commet une grave erreur en construisant neuf écoles en partenariat public-privé (PPP) », estime Gina McKay, présidente du SCFP-Manitoba. « Ce type d’école a moins de comptes à rendre à la population en plus de coûter plus cher. Et les règles entourant ce qui est permis en classe sont souvent restrictives. »

Le gouvernement manitobain cite l’exemple saskatchewanais comme preuve des avantages des écoles en PPP, mais la réalité n’est pas telle qu’il le prétend.

Dans les écoles en PPP de Regina, on a refusé au personnel enseignant la permission de décorer les classes ou d’ouvrir les fenêtres. De plus, selon le journal Leader Post, l’entretien de ces écoles coûte quatre fois plus cher à la Saskatchewan.

En Nouvelle-Écosse, le gouvernement a dû « racheter » ses écoles en PPP parce que les baux devenaient trop coûteux, tandis qu’au Nouveau-Brunswick, la vérificatrice générale avait souligné le manque de transparence des écoles en PPP et l’absence de données démontrant que ce modèle coûte moins cher.

Mentionnons aussi que le partenaire privé d’une école en PPP peut limiter les activités qui se déroulent en classe. Le ministre manitobain de la Protection des consommateurs et des Services gouvernementaux, James Teitsma, l’a admis, d’ailleurs, en indiquant qu’il se pourrait que les profs de chimie ne puissent pas enseigner tout le programme par crainte que les expériences scientifiques ne coûtent « injustement » plus cher au partenaire privé.

« Une école en PPP coûte plus cher aux contribuables, ce qui permet à l’entreprise privée de s’approprier une partie des bénéfices, ajoute Mme McKay. Le gouvernement conservateur du Manitoba sous-finance les écoles, ce qui cause déjà des problèmes. Et voilà qu’il veut consacrer une plus grosse partie du budget de l’éducation à l’entreprise privée plutôt que de l’investir dans nos classes ! »

Lorsqu’il a été élu pour la première fois, le gouvernement progressiste-conservateur a commencé par supprimer une loi sur la responsabilité des PPP au Manitoba, ouvrant ainsi la voie à la construction d’écoles en PPP n’ayant pas de comptes à rendre.

À sa première tentative d’introduire les écoles en PPP au Manitoba, le gouvernement a réalisé que le modèle traditionnel lui permettait de construire des écoles plus rapidement et pour moins cher.

Aujourd’hui, avec un cynisme retentissant, il a fixé la date limite de son appel d’offres au 4 octobre, soit au lendemain des élections provinciales.

« Le gouvernement est conscient de la controverse qui entoure les écoles en PPP au pays, et il cherche quand même à enferrer la population dans un mauvais contrat, déplore Gina McKay. On ira aux urnes le 3 octobre. Si les gens veulent tuer dans l’œuf le projet irresponsable de Mme Stefanson, qu’ils lui montrent la porte ! »